10 mai 1871

Traité de Francfort

Le 10 mai 1871, Jules Favre et Adolphe Thiers concluent au nom de la France un traité de paix avec l'Allemagne à l'hôtel du Cygne, à Francfort (Allemagne). Ce traité met fin à la guerre franco-prussienne enclenchée le 19 juillet 1870 par les maladresses de Napoléon III et de son gouvernement.

André Larané

Le traité de Francfort dépouille la France de 5 milliards et de deux provinces (allégorie d'époque)

Pénibles sacrifices

Le 28 janvier 1871, le gouvernement de la Défense nationale, issu de la proclamation de la République, a signé un armistice qui a mis fin aux combats pour une durée de quatre semaines. Une Assemblée nationale a été élue dans la foulée. Elle a désigné Adolphe Thiers comme « chef du gouvernement exécutif de la République française ». Sa première mission fut de préparer le traité de paix définitif avec l'empire allemand.

Pour les Allemands, la cession des deux départements alsaciens est une revendication incontournable. Mais les Français se voient réclamer aussi Metz et la Lorraine du nord bien que ces terres de culture française n'aient aucun motif d'appartenir à l'Allemagne.

Le chancelier Bismarck ajoute à ces revendications territoriales une indemnité de guerre colossale, chiffrée à six milliards de francs de l'époque. L'indemnité est réduite à cinq milliards (en bon bourgeois, Thiers confiera plus tard qu'il est toujours possible de récupérer des provinces perdues mais que les milliards envolés le sont à jamais!). Il est convenu que les troupes d'occupation se retireront à mesure que sera versée l'indemnité.  Thiers obtient aussi que la place forte de Belfort, qui a résisté au-delà de l'armistice, soit conservée à la France en échange du droit pour les Allemands de défiler à Paris.

Les préliminaires de paix sont enfin signés le 26 février 1871 et le document est ratifié par l'Assemblée dès le 2 mars avant d'être signé à Francfort le 10 mai suivant. Pressé d'en finir, Thiers a désormais les mains libres pour s'occuper des affaires intérieures et notamment réprimer l'insurrection de la Commune

Une fois l'ordre revenu, Adolphe Thiers, devenu président de la République, se consacre au paiement des réparations.

Un premier emprunt public est émis le 20 juin 1871. D'un montant de deux milliards de francs, avec un taux d'intérêt de 5%, il est couvert à deux fois et demi sa valeur. Le gouvernement doit donc refuser des souscripteurs ! Un deuxième emprunt, international celui-là, est émis le 28 juillet 1872, pour un montant de trois milliards à 5%. Il attire un million de souscripteurs, parmi lesquels de grandes banques internationales et est couvert à... quatorze fois sa valeur. Du jamais vu ! C'est la preuve de la bonne santé de la France et de la confiance qu'elle inspire, au sortir du Second Empire et en dépit de la guerre.

En attendant, l'indemnité de guerre ayant été remboursée plus tôt que prévu, le dernier soldat allemand quitte la France le 16 septembre 1873. En foi de quoi, le 16 juin 1877, à la tribune de la Chambre des députés, Léon Gambetta honorera Thiers, son ancien adversaire, du titre de « libérateur du territoire »

Publié ou mis à jour le : 2022-05-12 19:13:38
kourdane (15-02-2014 12:07:23)

je qualifierai la dénomination Alsace-Lorraine de falsification historique à des fins politiques, car cette entité n'a jamais existé avant l'annexion ce n'est qu'une traduction de l'allemand.
Il y a ainsi plusieurs inexactitudes reprises depuis 140 ans.
Si l'ensemble de l'Alsace a été annexée, ce n'est pas la Lorraine qui le fut mais une bande frontière Nord de la Moselle, disons 50 % du département dans le sens longitudinal.
Une grande partie de celle ci est francique, on y parle une langue germanique répartie en 3 zones d'expressions franciques appelé : le platt.

- luxembourgeois du coté de Thionville puis
- mosellan du coté de Bouzonvile et enfin
- rhénan du coté de Forbach.

Cette frontière linguistique existe encore aujourd'hui bien qu'elle fut atténuée depuis les années 1960.

Metz ne fut jamais inclus dans cette mouvance, le parler des messins fut toujours le roman.

Cette zone frontière a de tout temps fait l'objet de traversées des troupes et des conquêtes.
1643 : le prince de condé sur les ordres de Louis XIV conquiert Thionville qui dépendait du Comté du Luxembourg qui était lui même vassal des Pays Bas espagnols.
..Il fut rapporté au roi ..." sire, ces gens ne parlent ni français ni allemands..."

Enfin pour la petite histoire il faut savoir que si certains villages du plateau de Briey n'ont pas été annexés alors qu'ils étaient de langue francique, la raison ne fut pas une raison d'état mais d'arrangement entre un ministre plénipotentiaire qui détenait des parts dans des sociétés minières et que Bismarck connaissait avant la guerre.
"...vous n'allez pas me faire prussien ? dit il à sa relation"


Anonyme (10-05-2008 08:06:06)

Les exigences de Foch étaient inacceptables, c'eût été une insulte vis-à-vis de tous les pays et régions concernés. La Belgique entre autres n'a jamais appartenu à la France, seulement occupée par elle pendant la période 1792/1814. Au Moyen-Âge il n'y avait que des rapports suzerain/vasal, plus tard elle fut sous occupation espagnole puis autrichienne. De plus, la Belgique était l'alliée de la France, curieux remerciement pour une nation qui avait, en 1914, stoppé l'armée Allemande dans sa course à la mer, empèchant ainsi l'armée française d'être contournée par l'ouest.

Respectez l'orthographe et la bienséance. Les commentaires sont affichés après validation mais n'engagent que leurs auteurs.

Actualités de l'Histoire
Revue de presse et anniversaires

Histoire & multimédia
vidéos, podcasts, animations

Galerie d'images
un régal pour les yeux

Rétrospectives
2005, 2008, 2011, 2015...

L'Antiquité classique
en 36 cartes animées

Frise des personnages
Une exclusivité Herodote.net