18 février 1871

Belfort se rend après 103 jours de siège

La maladresse de l'empereur Napoléon III a provoqué en juillet 1870 une guerre entre la France et la Prusse.

Leur pays étant envahi par les armées allemandes coalisées autour de la Prusse, les Français sont contraints de signer un armistice le 28 janvier 1871. Mais au sud de l'Alsace, la ville fortifiée de Belfort continue de résister à l'envahisseur.

Colonel têtu

Le colonel Pierre Marie Denfert-Rochereau (48 ans), gouverneur de la ville, n'accepte de rendre les armes que sur un ordre exprès du gouvernement de la Défense nationale, présidé par Adolphe Thiers. Le gouverneur se rend enfin le 18 février 1871, après un siège de 103 jours. Belfort sauve ainsi l'honneur de l'armée française, sali par la défaite piteuse de MacMahon et Napoléon III à Sedan et par la reddition ignonimieuse de Bazaine, à Metz.

À Francfort, lors des négociations du traité de paix définitif, Thiers demande que la ville et son territoire restent à la France, à la différence du reste de l'Alsace. Mais en contrepartie, il doit céder au vainqueur un morceau supplémentaire de la Lorraine. Eu égard à sa glorieuse résistance, le territoire de Belfort acquiert le statut de département.

Fin du siège de Belfort, carte postale

Devenu député du Haut-Rhin, avant qu'il ne soit annexé, puis de la Charente, le colonel Pierre Denfert-Rochereau ne cessera jusqu'à sa mort, le 11 mai 1878, de dénoncer la cession de l'Alsace-Lorraine.

Le lion de Belfort

En 1879, le sculpteur Auguste Bartholdi taille dans le grès rouge de la falaise un lion blessé et rugissant afin d'honorer la résistance de Belfort et de son gouverneur (le lion tourne le dos à l'Allemagne pour éviter toute provocation). Ce « Lion de Belfort » mesure 22 mètres de long et 11 mètres de haut. Il est devenu le symbole de la ville.

Une réplique en bronze de la statue, de 2/3 plus petite, est érigée à Paris, à la barrière d'Enfer, ainsi nommée parce qu'elle menait vers le château Vauvert, construit sous Louis XI et dont les ruines avaient mauvaise réputation car elles abritaient des vagabonds. La place est rebaptisée pour la circonstance place Denfert-Rochereau (sic).

Le lion de Belfort (1880, Auguste Bartholdi), photo : Nicolas Sanchez (2007)
Alban Dignat
Bitche aussi

Outre Belfort, la citadelle de Bitche (Moselle) a aussi résisté héroïquement à l'offensive allemande en 1870-1871. Sous les ordres du commandant Louis-Casimir Teyssier, cette citadelle des Vosges du Nord, construite par Vauban, a supporté pendant 230 jours le siège de l'armée bavaroise et n'a rendu les armes que le 27 mars 1871, avec les honneurs de la guerre, un mois après Belfort ! Cela ne l'empêchera pas d'être annexée par l'Empire allemand lors du traité de Francfort

Publié ou mis à jour le : 2022-04-29 23:00:04
Jean Loignon (19-02-2023 21:56:48)

Le temple de Boissy Saint-Léger dans la banlieue de Paris fut construit par les familles Hottinguer et Delessert qui firent appel à Bartholdi - également protestant - pour la sculpture du tympan du temple en 1874. Deux figures féminines y symbolisent la Foi et l'Espérance et l'une présente une ressemblance avec la Statue de la Liberté...

STEPHAN (14-02-2021 15:04:43)

merci d'en dire plus sur Bitche
d'avance merci

Yves de Baets (27-09-2009 18:32:26)

Qui a copié qui? Lorsqu'en 1879 Auguste Bartholdi réalise le lion de Belfort, l'effigie d'un lion est déjà utilisée depuis 1846 sur les produits de l'entreprise locale 'Peugeot aînés et Jackson frères' (lames d'acier, scies, outils) et représente les qualités de dureté, souplesse,... Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le lion Peugeot n'a pas été inspiré par le lion de Belfort, au contraire, le lion Peugeot existait bien avant. Pour la pose du lion de Belfort, Auguste Bartholdi s'est inspiré du sphinx de Gizeh lors d'un voyage en Egypte. Pour le statue de la liberté de New-York, offerte par la France et arrivée à New-York le 19 juin 1885, Auguste Bartholdi s'est sans doute inspiré de la statue féminine allégorique 'Le Progrès' qui orne encore aujourd'hui l'hôtel Métropole à la Place de Brouckère à Bruxelles (sculpteur: Jacques de Haen). En effet, après le voûtement de la petite rivière Senne et la construction des grands boulevards, un coucours de façades (de 1872 à 1876)octroie le 13ème prix de 2.000 Francs or à la façade déjà achevée de cet immeuble et dans lequel, en 1895 s'ouvrira l'hôtel Métropole décoré par l'architecte français Alban Chambon. Auguste Bartholdi, de passage à Bruxelles, a certainement admiré cette statue. La ressemblance avec la statue de la Liberté de New-York est troublante...

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