Le 3 novembre 1867, Giuseppe Garibaldi et 8 000 volontaires (les « Chemises rouges ») tentent d'entrer à Rome afin d'en chasser le pape Pie IX.
Ils veulent remettre la ville au roi d'Italie Victor-Emmanuel II et parachever ainsi l'unité politique de la péninsule. Mais le roi désapprouve cette initiative et la juge prématurée...
Qu'à cela ne tienne, le fougueux Garibaldi viole les injonctions de son roi et prépare l'invasion du Latium !
L'empereur Napoléon III envoie un corps expéditionnaire à Rome pour protéger les possessions du pape. Un premier contingent quitte Toulon le 26 octobre 1867 et arrive à Civitavecchia trois jours plus tard alors que les volontaires garibaldiens ne sont plus qu'à 25 kilomètres de Rome. Dès le lendemain 30 octobre, une avant-garde aux ordres du général de Polhès entre à Rome et rejoint les troupes pontificales.
Le 3 novembre au matin, trois mille soldats pontificaux sortent de Rome et font leur jonction avec les soldats français. Devant eux, autour du village de Mentana, campent les huit mille volontaires garibaldiens, mal équipés, indisciplinés et dépourvus d'artillerie.
Les zouaves et carabiniers pontificaux s'avancent vers Mentana. Craignant une sortie des garibaldiens, ils appellent à la rescousse les Français, lesquels usent de leurs nouveaux fusils. Leur feu, efficace et précis, provoque la débandade des adversaires.
Les Chemises rouges battent en retraite, laissant sur le terrain près d'un millier de morts et de blessés, ainsi que 1500 prisonniers et 2000 fusils. Les troupes pontificales ne déplorent quant à elle qu'une centaine de tués et blessés.
Pour les militaires français, c'est un franc succès. « Les chassepots ont fait merveille », dit-on à l'état-major à propos des nouveaux fusils sur lesquels on avait quelques inquiétudes. Mais les Français se sont bien gardés de poursuivre Garibaldi, personnage populaire dans le monde entier.
Le roi d'Italie comprend qu'il n'a plus rien à espérer de Napoléon III. Quand celui-ci va entrer en guerre contre la Prusse, trois ans plus tard, il profitera de sa défaite pour se saisir enfin de la ville de Rome et en faire sa capitale.
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