17 mars 1861

Victor-Emmanuel II proclamé roi d'Italie

Le 17 mars 1861, un Parlement national réuni à Turin proclame la naissance du royaume d'Italie. Victor-Emmanuel II, roi de Sardaigne, prince de Piémont et duc de savoie, devient « roi d'Italie par la grâce de Dieu et la volonté de la nation ».

C'est l'aboutissement (ou presque) du processus d'unification de l'Italie qui a débuté lorsque... Napoléon Ier a relevé le titre de roi d'Italie à son profit. C'est aussi le triomphe d'un droit nouveau, celui des nationalités (« un peuple, un État ») qui va coûter beaucoup de sang à l'Europe.

Alban Dignat
Une unité chèrement acquise

Le roi Victor-Emmanuel II (1820-1878), par Induno (musée du Risorgimento, Milan)Victor-Emmanuel II, fils et successeur du malheureux Charles-Albert, défait à Novare par les Autrichiens, a obtenu l'appui de l'empereur des Français Napoléon III, grâce à l'habileté manoeuvrière de son Premier ministre Camillo Benso, comte de Cavour.

C'est ainsi qu'en 1859, après les victoires sanglantes et peu glorieuses de Magenta et Solferino, le roi de Piémont-Sardaigne annexe la Lombardie. Dans une deuxième étape, il annexe les principautés de Parme, Modène et Toscane, en Italie centrale, non sans consulter les populations par plébiscite...

Cette consultation constitue une première dans l'histoire de l'humanité ! Auparavant, les conquérants ne se souciaient pas de demander leur avis aux habitants des régions annexées. En remerciement de son aide, la France reçoit Nice et la Savoie. Les populations de ces provinces sont aussi consultées par plébiscite.

L'année suivante, un électron libre, Giuseppe Garibaldi, s'embarque de son propre chef à Gênes pour la Sicile. Il emmène avec lui, sur deux vapeurs, un millier d'hommes, les Chemises rouges. Il veut prêter main-forte à des habitants qui se sont soulevés contre le roi bourbon qui règne à Naples sur le royaume des Deux-Siciles.

Jouant d'audace, Garibaldi soumet la Sicile au nom de Victor-Emmanuel II, traverse le détroit de Messine et entre à Naples le 7 septembre 1860, au lendemain de la fuite du roi.

Cavour craint que le franc-tireur ne marche sur la Rome papale et ne provoque l'intervention des grandes puissances catholiques, l'Autriche et la France. Il lance ses troupes vers Naples.

Les Piémontais traversent les États pontificaux en longeant l'Adriatique, annexant au passage la Romagne et les Marches, ne laissant au pape que la possession de Rome et du quadrilatère romain.

Giuseppe Garibaldi s'incline. Il chevauche à la rencontre du roi Victor-Emmanuel II et, le 26 octobre 1860, à Teano, le hèle d'un tonitruant : « Je salue le premier roi d'Italie ! » Là-dessus, le roi et l'ancien rebelle républicain font ensemble leur entrée à Naples sous les acclamations.

Le dernier acte

Victor-Emmanuel II se fait sans attendre proclamer roi d'Italie. Il ne lui manque plus que la Vénétie et le quadrilatère romain pour compléter l'unité de la péninsule.

À titre provisoire, en attendant le règlement de la question romaine, la capitale du royaume est transférée de Turin à Florence.

Publié ou mis à jour le : 2019-11-13 08:33:26

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