Le 18 octobre 1860, les Français et les Anglais brûlent le Palais d'Été de l'empereur de Chine, près de Pékin, après l'avoir pillé. C'est une des merveilles du monde qui part en fumée.
La Seconde guerre de l'opium
Se saisissant de prétextes quelconques, la Grande-Bretagne et la France de Napoléon III ont envoyé vers Pékin un corps expéditionnaire avec mission de contraindre l'empereur à ouvrir son pays à leurs commerçants et missionnaires. C'est ce que l'on a appelé plus tard la « Seconde guerre de l'opium », la première s'étant conclue en 1842 par le traité de Nankin.
3000 Français et autant d'Anglais débarquent en septembre 1860 dans le golfe de Petchili (ou mer de Bohai) et prennent la direction de Pékin. Après la prise du pont de Pa-li-kao, le 21 septembre, le corps expéditionnaire ne rencontre plus d'obstacle. Il arrive le 13 octobre 1860 dans la capitale chinoise, d'où s'est enfuie la cour impériale.
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Le golfe de Petchili (aujourd'hui Bohai) est au coeur de l'histoire chinoise depuis l'époque mandchoue (1644-1910).
On peut voir sur la carte les lieux par lesquels transita la mission Macartney (1793), la ville de Tientsin (Tianjin), avant-port de Pékin et siège des légations occidentales au XIXe siècle, le tristement célèbre Palais d'Été et le pont de Palikao, où se déroula la bataille décisive de la « Seconde guerre de l'opium », enfin le pont Marco Polo, qui inaugura en 1937 l'invasion de la Chine par le Japon.
Le Palais d'Été pillé puis incendié
Peu avant, le 6 octobre au soir, un détachement français a atteint le Palais d'Été (ou Yuanming yuan, Jardin de la clarté ronde).
Cette splendide résidence des empereurs mandchous ou Qing, à la construction de laquelle ont participé des Jésuites, renferme de vastes collections d'oeuvres d'art et des livres de grande valeur.
Les Anglais ayant rejoint les Français, ensemble, ils dévalisent méthodiquement le palais en vue d'approvisionner les musées d'Europe. Les Français envoient en cadeau certains objets de valeur à l'impératrice Eugénie, patronne de cette glorieuse expédition en terre chinoise.
Mais les soldats, qui ne sont pas insensibles à ces trésors, se servent pour leur propre compte. Jade, or, laque, perles, bronzes... tout suscite la convoitise des pillards. Les contemporains appellent cet acte de vandalisme caractérisé du doux euphémisme de « déménagement du Palais d'Été ».
Avant de quitter les lieux, les soldats britanniques mettent le feu aux bâtiments, majoritairement construits en bois de cèdre, sur ordre de l'ambassadeur britannique, lord Elgin, qui veut ainsi venger les prisonniers torturés à mort par les Chinois.
Avec le sac du Palais d'Été, l'Occident réduit à néant pour longtemps la possibilité de relations de confiance avec la Chine. Traumatisée par cet épisode, elle doit signer de nouvelles conventions avec les vainqueurs, en complément du traité de Tianjin de 1858. Outre la création de concessions supplémentaires, elle doit octroyer aux vainqueurs la liberté de circuler sur les fleuves, leur verser de fortes indemnités et supprimer les droits de douane pour les textiles britanniques.
La Chine entre dans une période d'instabilité chronique, marquée par la défiance du peuple à l'égard du gouvernement mandchou, accusé de collusion avec l'étranger.
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Gigi85 (26-02-2024 14:12:21)
Malheur aux vaincus. Hélas, dans tous les pays du monde les perdants d'une guerre subissent des pillages et des viols. Un historien peut il me dire si un régiment de Zouaves a participé à cette c... Lire la suite
André SAMARINE (16-10-2016 15:26:36)
La raison du plus fort n'est pas toujours la meilleure . Les princes et les nations ont toujours voulu imposer leurs points de vue , et tirer le maximum d'avantages de circonstances qui leur étaien... Lire la suite
André SAMARINE (16-10-2016 15:25:38)
La raison du plus fort n'est pas toujours la meilleure . Les princes et les nations ont toujours voulu imposer leurs points de vue , et tirer le maximum d'avantages de circonstances qui leur étaien... Lire la suite