Le 23 mars 1849, le feld-maréchal Josef Radetzky (83 ans) met en déroute une armée piémontaise à Novare, sur la route qui mène de Turin à Milan.
Cette défaite calamiteuse fait l'effet d'un séisme chez les patriotes italiens. Ces derniers, regroupés dans le mouvement du « Risorgimento » (le Sursaut), rêvent de libérer Milan et Venise de la tutelle autrichienne et de réaliser dans la foulée l'unité politique de la péninsule, divisée en plusieurs principautés depuis... la fin de l'empire romain.
Les Italiens doivent à Napoléon Bonaparte le premier pas vers l'unification politique de la péninsule, déjà une par la géographie, la langue, la culture, la religion... et le souvenir de l'empire romain.
Lors de la proclamation de l'Empire français, en mai 1804, Bonaparte transforme en effet la République cisalpine (capitale : Milan) en Royaume d'Italie. Lui-même en est le souverain et en délègue l'administration à un vice-roi, son beau-fils, Eugène de Beauharnais. Cette résurgence de l'Italie enfièvre les esprits et enthousiasme les coeurs.
Après la défaite de Napoléon 1er, en 1815, l'Italie se retrouve partagée entre le pape (États pontificaux autour de Rome et Ravenne), le roi de Piémont-Sardaigne, le roi des Deux-Siciles (Naples et Palerme), les grands ducs de Modène, Parme et Toscane (Florence) et l'empereur d'Autriche (Lombardie et Vénétie). Ce dernier exerce un protectorat de fait sur les duchés limitrophes.
Les patriotes italiens espèrent atteindre leur objectif en 1848, quand toute l'Europe entre en révolte contre l'absolutisme. Déçus par le pape, ils reportent leurs espoirs sur le roi de Piémont-Sardaigne, Charles-Albert, qui reprend à son compte leur devise : « L'Italia fara da sè » (L'Italie se fera toute seule).
Allié aux autres princes de la péninsule, le roi déclare la guerre aux Autrichiens. Mais le vieux feld-maréchal le contraint à un armistice. En son honneur, le compositeur autrichien Johann Strauss père écrit sans attendre la célèbre « Marche de Radetzky ».
Comme Radetzky ne s'en tient pas là et défait encore les Piémontais à Novare, le roi Charles-Albert perd tout espoir et, le soir même de la bataille, démissionne en faveur de son fils, Victor-Emmanuel II.
Victime expiatoire, le général Girolamo Ramorino est fusillé quelques semaines plus tard à Turin, capitale du Piémont, sous l'inculpation d'avoir fui devant l'ennemi.
Le nouveau roi du Piémont se rend compte que l'unité de l'Italie ne pourra se faire sans un concours extérieur. Pour chasser l'Autriche de la péninsule, il attendra opportunément l'intervention à ses côtés de Napoléon III.
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