10 décembre 1848

Élection de Louis-Napoléon Bonaparte

L’élection du président de la République au suffrage universel et ses pouvoirs sont au centre de polémiques récurrentes. Pour bien les comprendre, il faut remonter aux origines de cette institution en 1848, car elles portaient déjà en elles la controverse contenue dans l’expression « monarque républicain » qui qualifie le locataire de l’Élysée, notamment depuis l’avènement de la Ve République.

Élu président de la République, Louis-Napoléon Bonaparte prête serment à la Constitution devant l'Assemblée constituante le 20 décembre 1848, Raunheim-Cossmann, Paris, BnF.  Agrandissement : Theodore Jung, l'entrée de Napoléon III dans Paris, 1852, Paris, musee Carnavalet.

Le « despotisme » à l’Élysée

Le 10 décembre 1848, porté par le prestige de son nom, le discrédit de l'Assemblée conservatrice qui anime la IIe République et ses propres options socialisantes, Louis-Napoléon Bonaparte (40 ans), le personnage falot dont on se gaussait à tort dans les travées de l’Assemblée nationale, est élu président de la République au suffrage universel (masculin) après une violente mais courte campagne électorale.

Dépouillement, par la commission parlementaire, des procès-verbaux départementaux de l'élection présidentielle du 10 décembre 1848. Gravure publiée dans Victor Duruy, Histoire populaire contemporaine de la France, Paris, Lahure, 1865.Il écrase ses adversaires avec 70% des suffrages (5 587 759 voix) dès le premier tour de scrutin. Il bénéficie à droite du soutien du parti de l'Ordre et à gauche de la sympathie des ouvriers, ce qui lui vaut de recueillir 5,6 millions de voix soit les trois quarts des suffrages exprimés !

Son principal adversaire, le général Cavaignac, bourreau des journées de juin, obtient seulement 1,5 millions de voix. Les autres candidats, l'avocat Ledru-Rollin, le chimiste Raspail, le poète Lamartine et le général Changarnier, se partagent les 444 000 voix restantes. Lamartine a perdu son pari. Lui qui avait « foi dans la maturité du pays », est humilié (21 000 voix).

Les électeurs de ce candidat « anti-système », pour parler comme aujourd’hui, viennent de tous les milieux, aussi bien ouvriers que paysans, socialistes que conservateurs. Ce sont des citoyens lassés du parlementarisme bourgeois et bien-pensant, lequel prône de grands principes mais n’a pas de scrupules à opprimer, voire massacrer, les ouvriers et les chômeurs.

Devenu le premier Président de la République française, il s'installe au palais de l'Élysée, ancien hôtel particulier de la marquise de Pompadour.

Le 2 décembre 1851, à l’approche de la fin de son mandat, Louis-Napoléon réalise un coup d’État afin de se maintenir au pouvoir. Le despotisme tant redouté par Jules Grévy s’installe à l’Élysée. Un an plus tard, le président de la République devient l’empereur Napoléon III, à la tête d’un régime autoritaire qui musèle ses opposants.

Publié ou mis à jour le : 2021-10-18 19:24:52
GENDEY (17-10-2021 19:44:17)

A l'approche des prochaines élections présidentielles qui font tant débats, il est intéressant de découvrir ce que le passé réservait à nos prédécesseurs. 1848, ce n'est pas si loin et qui p... Lire la suite

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