20 février 1846

La France impose à la Chine un traité de tolérance

Le 20 février 1846, le gouvernement français de Louis-Philippe Ier impose à la Chine un édit de tolérance en faveur du christianisme.

L'édit concédé par le vieil empereur Daoguang autorise la pratique de la religion dans les principaux ports et interdit toute forme de persécution. Il ordonne même la reconstruction des vieilles églises détruites lors des persécutions précédentes. Il s'agit d'un nouvel épisode dans l'histoire en dents de scie des relations entre le monde chinois et le christianisme.

Alban Dignat

Le christianisme en Chine

Le christianisme s'est acclimaté en Chine dès les premiers siècles de notre ère. Plus tard, au Moyen Âge, des ecclésiastiques ont amorcé des contacts avec la cour impériale mais c'est surtout au XVIIe siècle que ces efforts ont porté leurs fruits grâce aux missionnaires jésuites et en particulier au premier d'entre eux, Matteo Ricci.

Au siècle suivant, l'étroitesse d'esprit de quelques prélats du Vatican, opposés à tout compromis sur les rites traditionnels chinois, vaut aux Jésuites d'être interdits de prédication et bientôt chassés de la Cour.

Une prédication virulente

Au XIXe siècle, la Chine des empereurs Qing entre en décadence et accuse un retard croissant sur l'Occident.

Avec l'appui militaire de leur gouvernement, les hommes d'affaires anglais imposent à l'empereur Daoguang, sur le trône depuis 1820, l'ouverture de plusieurs ports et la liberté de commerce de l'opium.

Les Occidentaux sont dès lors perçus par les Chinois non plus seulement comme des « barbares » de peu d'importance mais comme des intrus menaçants. Cette mauvaise réputation retombe sur les missionnaires et les communautés chrétiennes, qui s'en trouvent violemment persécutés.

Le plénipotentiaire du roi Louis-Philippe 1er exige en conséquence du gouvernement impérial un édit pour empêcher ces persécutions. Selon son habitude, celui-ci se soumet dans l'idée de gagner du temps.

Les persécutions n'en reprendront pas moins au bout de quelques années. Elles fourniront à l'empereur Napoléon III et au gouvernement britannique le prétexte à de nouvelles interventions militaires qui se concluront en 1860 par la mise à sac du Palais d'Eté, à Pékin, et par de nouveaux avantages commerciaux pour les « diables roux » !

Publié ou mis à jour le : 2020-02-17 11:43:16

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