13 février 1843

Le président Jean-Pierre Boyer chassé d'Haïti

Le 13 février 1843, le président haïtien Jean-Pierre Boyer est chassé du pouvoir. Il s'enfuit en Jamaïque puis en France. Après avoir assuré pendant 25 ans une relative stabilité à Haïti, première république noire des Temps modernes, ce président mulâtre est vaincu par une rébellion des paysans noirs du sud, les « Piquets ».

Haïti en quête d'une complète indépendance

Portrait du président d'Haïti, Jean-Pierre Boyer, 1825, Port-au-Prince.Quand Jean-Pierre Boyer prend le pouvoir, le 29 mars 1818, la jeune république d'Haïti est réduite (comme aujourd'hui) à la partie occidentale de l'île d'Hispaniola, la partie orientale de l'île demeurant espagnole.

Haïti est elle-même divisée en deux, le nord sous l'autorité d'Henri Christophe, le sud sous l'autorité d'un mulâtre, Alexandre Pétion. Jean-Pierre Boyer succède donc à ce dernier. Puis, à la mort de l'autre chef haïtien, il réunifie l'ensemble de l'ancienne colonie française.

Là-dessus, les Espagnols se voient chassés de leur colonie par une révolte locale. Jean-Pierre Boyer envahit alors le territoire de sorte que toute l'île ne forme désormais plus qu'un seul État.

Le président haïtien doit encore traiter avec le gouvernement de Charles X. Le 11 juillet 1825, sous la menace d'une escadre, il signe un traité par lequel la France reconnaît l'indépendance de l'ancienne colonie en échange d'une indemnité de 150 millions de francs-or destinée à indemniser les planteurs. Elle sera plus tard ramenée à 90 millions. Les Haïtiens vont l'acquitter par échéances jusqu'en 1888 !

Le poids de la dette

L'année suivante, le 1er mai 1826, Jean-Pierre Boyer instaure un nouveau Code rural en vue de faire rentrer dans les caisses de l'État les ressources indispensables au paiement de la dette. Il veut attacher les paysans noirs à leur terre et leur imposer des quotas de livraison à l'État.

Il s'ensuit différentes révoltes au fil des années, jusqu'à la dernière, qui éclate le 27 janvier 1843 et chasse Jean-Pierre Boyer du pouvoir.

Le 27 février 1844, la population créole (blanche et métisse) de la partie orientale de l'île, de langue espagnole, profite de la crise politique pour s'émanciper et proclamer son indépendance. C'est ainsi que naît la République dominicaine, aussi appelée Saint-Domingue (Santo Domingo), du nom de sa capitale...

Publié ou mis à jour le : 2022-02-12 22:27:43
Boutté (12-07-2014 07:59:56)

Pour quelle raison madame Lafont ne nous explique ce qui a fait que l'économie de St.Domingue est florissante alors que celle de Haïti est tout-à-fait délabrée ?

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