Le 20 juin 1837, Victoria succède à son oncle Guillaume IV sur le trône du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande. Son très long règne de 64 ans marque l'apogée de l'Angleterre et sa domination sur le monde comme aucun empire avant elle.
Une monarchie discréditée
Quand cette jeune reine de 18 ans entame son règne, la dynastie des Hanovre (plus tard Windsor) semble discréditée par la longue folie du roi George III et les frasques de ses deux fils et successeurs, George IV et Guillaume IV, ce dernier affichant pas moins de dix enfants illégitimes...
Tout va changer pendant les 64 années du règne de Victoria. À la veille de sa mort, la monarchie sera à son zénith et la reine, devenue immensément populaire, à la tête de la première puissance mondiale et d'un empire étendu sur le quart de la planète.
Aussi ne faut-il pas s'étonner que l'époque ait été qualifiée de « victorienne » !
Peu après son accession au trône, la jeune reine décide sur un coup de foudre d'épouser son cousin, le prince allemand Albert de Saxe-Coburg-Gotha. Le mariage a lieu à Westminster le 10 février 1840.
Albert, qui a l'âge de Victoria, n'éprouve pas la même passion amoureuse, du moins au début de leur union, mais il va jouer à la perfection son rôle de mari et de prince consort.
Albert, Victoria et leurs neuf enfants vont offrir au peuple britannique l'image idéalisée du bonheur conjugal. Luthérien pieux, Albert importe à la cour des moeurs austères qui donneront à l'ère victorienne une réputation exagérée de pruderie.
La famille royale et la monarchie atteignent le summum de leur popularité lors de l'inauguration de l'Exposition universelle de 1851, sous le Crystal Palace, une magnifique construction aujourd'hui disparue.
Une monarchie austère
Le bonheur de Victoria prend fin en 1861 avec la mort prématurée d'Albert, victime de la fièvre typhoïde. Prenant définitivement le deuil, la reine s'isole du monde, jusqu'à susciter parfois des rumeurs malveillantes dans l'opinion publique.
La Grande-Bretagne n'en poursuit pas moins sa marche en avant. Le règne de Victoria est ponctué par de nombreuses guerres coloniales, dans le but de conquérir de nouveaux territoires ou de mettre à la raison les indigènes des colonies existantes. Quand la vieille reine s'éteint le 22 janvier 1901, la plupart des familles royales d'Europe pleurent une aïeule. Il est vrai que sa nombreuse progéniture a essaimé dans toutes les cours, lui valant le surnom de « grand-mère de l'Europe ».
Son fils et successeur, le populaire Édouard VII (60 ans), amant heureux et bon vivant, va secouer le corset puritain dans lequel se débat Merry England. Le souvenir du prince Albert s'estompe. Bientôt, on s'étripera dans les tranchées.
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Anonyme (31-12-2014 19:23:43)
la première guerre mondiale fut une guerre familiale entre descendants des Saxe Coburg Ce n'est qu'après que la branche anglaise adopta l'appellation de Windsor tout comme les Battenberg qui devint ... Lire la suite
Rose-Claire (05-04-2011 17:35:05)
Merci, pour toutes ces belles histoires de princes heureux. Certain de ma connaissance, qui après les guerres, n'était pus que courageux, d'avoir tant donné à leur pays, qui était aussi le pays ... Lire la suite
Dorville (14-08-2007 09:16:49)
Excellent de précision dans la chronologie. Des portraits remarquables !