Dès le début de la guerre d'indépendance de la Grèce, les Turcs assiègent la ville-forteresse de Missolonghi, à l'entrée du golfe de Patras, à l'ouest de Lépante. La ville est victorieusement défendue par les frères Botzaris et par Mavrocordato. Des volontaires occidentaux viennent à son secours, parmi lesquels le poète Lord Byron. Malade, celui-ci meurt pendant le siège, le 19 avril 1824.
Venues d'Égypte, les troupes ottomanes reviennent à la charge l'année suivante sous le commandement d'Ibrahim Pacha, le fils du sultan.
Le 22 avril 1826, après un an de résistance, la garnison grecque tente se frayer un passage dans le camp turc, emmenant avec elle femmes et enfants. Sur sept mille personnes, moins de deux mille réussiront in fine à s'enfuir, les autres seront tués et torturés ou réduits en esclavage.
Le surlendemain, les Égyptiens d’Ibrahim entrent dans une ville en ruine. Ils se heurtent à une poignée de défenseurs, sous les ordres de Noto Botzaris. Ceux-ci choisissent de se faire sauter avec les poudrières de la forteresse plutôt que de se rendre.
Mais les trois mille têtes alignées sur les remparts et la vente comme esclaves des survivants allaient transformer la victoire militaire en défaite politique.
Comme après les massacres de Scio, le drame soulève en effet l'indignation en Occident. Eugène Delacroix peint La Grèce expirant sur les ruines de Missolonghi. Victor Hugo déclame dans Les Orientales :
« Frères, Missolonghi fumante nous réclame,
Les Turcs ont investi ses remparts généreux.
Renvoyons leurs vaisseaux à leurs villes lointaines. »
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