Le Brésil, qui a été créé et colonisé par les Portugais, proclame son indépendance le 7 septembre 1822. L'anniversaire de ce jour est devenu fête nationale...
Le pays a été abordé par le navigateur portugais Pedro Alvares Cabral en 1500, suite à une erreur de navigation. Il est devenu de ce fait, avec la permission du pape, la principale terre sud-américaine qui échappe à la colonisation espagnole.
Lorsque le royaume du Portugal est occupé par les troupes de Napoléon Ier, en 1807, le prince régent, de la dynastie de Bragance, s'enfuit sur un navire anglais et se réfugie outre-Atlantique.
Il s'établit à Rio de Janeiro, alors capitale de la colonie du Brésil. Séparée de sa métropole par la guerre, celle-ci apprend à se débrouiller seule.
Devenu roi du Portugal en 1816, après la mort de sa mère, la reine Marie la Folle, le prince régent prend le nom de Joao VI (Jean VI ). Mais bien que les troupes d'occupation françaises aient depuis longtemps quitté la métropole, le nouveau souverain prolonge son séjour au Brésil dont il apprécie les charmes.
Il octroie à la colonie son autonomie au sein du « Royaume-Uni de Portugal, du Brésil et des Algarves ». Cette décolonisation en douceur se fait au profit exclusif de la bourgeoisie carioca (de Rio)...
Les meilleures choses ont une fin : voilà qu'en 1820 se produit en Espagne une révolution libérale ; elle fait tache d'huile au Portugal où, le 24 août 1820, à Porto une junte libérale menace de faire sécession. Elle convoque une assemblée constituante, les Cortes, qui se réunit à Lisbonne.
Le nouveau gouvernement, poussé par l'armée, rappelle d'urgence le roi Jean VI et réclame qu'il soit mis un terme à l'autonomie du Brésil !
À regret, Jean VI regagne la métropole mais il confie la régence du Brésil à son fils cadet Dom Pedro (Pierre), 18 ans. Tandis que les provinces du nord et du centre se montrent attirées par la révolution libérale de Lisbonne et rechignent à se soumettre à Rio, la capitale supplie le régent de se prononcer pour l'indépendance.
Pour maintenir l'unité de la colonie et éviter les troubles qui endeuillent à la même époque les colonies espagnoles voisines, Dom Pedro choisit donc de rester envers et contre tout et lance ce simple cri, le 9 janvier 1822 : Fico (« Je reste »).
Comme les Cortes prétendent envoyer des troupes au Brésil et nommer de nouveaux gouverneurs militaires dans les provinces, le régent prend les devants. Le 7 septembre 1822, près de São Paulo, au bord de la rivière Ipiranga, il proclame : Independência ou morte (« L'indépendance ou la mort »). Ce « cri d'Ipiranga » consacre l'indépendance du Brésil.
Un peu plus tard, le 12 octobre 1822, le régent est nommé empereur constitutionnel du pays sous le nom de Pedro Ier et solennellement couronné à Rio de Janeiro le 1er décembre de la même année. Il a 24 ans.
Hélas, tournant le dos aux espoirs qu'il a fait naître, le nouveau souverain se montre de plus en plus autoritaire et entre en conflit avec l'Assemblée constituante du Brésil. Il provoque aussi une guerre avec l'Argentine qui se solde par la sécession de l'Uruguay.
Le 7 avril 1831, il doit finalement abdiquer en faveur de son fils de 5 ans, Pedro II tandis que sa fille monte sur le trône du Portugal sous le nom de Marie II. L'ex-empereur revient au Portugal après avoir confié à José Bonifácio de Andrada e Silva le soin de gouverner le Brésil jusqu'à la majorité de son fils.
Le règne de Pierre II est marqué par la modernisation économique et politique du pays, avec notamment l'octroi du suffrage universel. En 1888, l'esclavage est enfin aboli. Ces réformes libérales provoquent une révolte de l'oligarchie et la destitution de l'empereur par des militaires le 15 novembre 1889. Après une période de troubles vient la République...
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Hervé Théry (12-10-2020 04:01:38)
Le 12 octobre est aussi le jour où l’on célèbre la sainte patronne du Brésil, Nossa Senhora Aparecida. Son sanctuaire est fréquenté par plus de dix millions de pélerins par an.
Hervé Théry (12-10-2018 10:10:59)
Il n’a sûrement pas dit «Independencia ou muerte », en espagnol, plutôt «Independência ou morte », en portugais...