18 juin 1815

Crépuscule à Waterloo

L'épopée napoléonienne s'achève le 18 juin 1815 à une vingtaine de kilomètres au sud de Bruxelles, entre les villages de Waterloo et Mont-Saint-Jean.

L'empereur Napoléon Ier (45 ans) est vaincu par une coalition anglo-prussienne conduite avec brio par le duc de Wellington, né Arthur Wellesley (45 ans), et le feld-maréchal prussien Gebhardt von Blücher (72 ans !). Sa défaite va clore la période révolutionnaire et inaugurer en Europe près d'un siècle de prospérité et de paix relative, sous l'égide de monarchies conservatrices.

Notons que Waterloo est le seul site napoléonien qui a été à peu près préservé en l'état. Le coup d'oeil vaut la visite...

Fin des Cent Jours

Onze mois après son départ pour l'île d'Elbe, Napoléon Ier réintègre le 20 mars 1815 son palais des Tuileries, porté en triomphe par ses anciens soldats.

Il réunit en toute hâte 128 000 vétérans, soit à peu près la moitié de toute l'armée française. Il attaque les Anglais et les Prussiens en Belgique, avant qu'ils ne soient rejoints par les Autrichiens et les Russes.

La bataille

L'Empereur pénètre en Belgique à la tête de ses troupes, le 15 juin, et traverse la Sambre à Charleroi en vue de se placer entre les deux armées ennemies.

Les cuirassiers français chargent les carrés anglais (détail), par Félix Philippoteaux (musée Wellington, Londres)Le 16 juin, il bat dans un premier temps les Prussiens du feld-maréchal Blücher à Ligny, entre Charleroi et Namur, mais ils parviennent à se retirer en bon ordre. Napoléon ordonne à Grouchy de les poursuivre avec 33 000 hommes et d'empêcher leur jonction avec les Anglais.

Le lendemain, les Alliés anglais, hollandais et allemands se retirent vers le nord et se retranchent solidement sur le plateau du Mont-Saint-Jean, au sud du village de Waterloo, sous le commandement du général Wellington.

Enfin arrive la rencontre décisive du 18 juin...

Le sol est détrempé par un violent orage survenu la veille et l'artillerie française se déplace mal. L'attaque doit être différée jusqu'à la fin de la matinée.

Napoléon concentre ses attaques sur le centre du dispositif ennemi mais les défenses anglaises se montrent d'une redoutable ténacité. Autour de la ferme-château d'Hougoumont, quelques centaines de soldats résistent avec un héroïsme tout particulier à l'assaut de plusieurs milliers d'hommes.

Le maréchal Ney lance plusieurs charges de cuirassiers dans un désordre inouï. À 18h30 enfin, il emporte la Haie-Sainte, au centre du dispositif ennemi. Wellington est alors sur le point de se retirer.

C'est alors que Blücher et les restes de son armée débouchent de façon inattendue sur le flanc de l'armée française alors que celle-ci espérait Grouchy.

C'est la débandade aux cris de « Trahison ! ». La Vieille Garde impériale, le corps d'élite de l'armée française, tient bon malgré tout et couvre la retraite.

Napoléon abandonne prestement le champ de bataille et retourne à Paris pour sauver ce qui peut l'être de son trône.

Épilogue

Le bilan des pertes au cours de la journée du 18 juin est évalué à 40 000 Français morts, blessés ou disparus, 15 000 Anglais et 7 000 Prussiens. Mais ce bilan demeure très incertain du fait de nombreuses désertions sur le champ de bataille.

Waterloo marque la fin de l'épopée napoléonienne. C'est aussi la dernière grande bataille « façon XVIIIe siècle ».

Un demi-siècle plus tard, en Crimée, en Italie et aux États-Unis, surviendront des batailles autrement plus meurtrières, dans la boue des tranchées et sous le feu de la mitraille, préfiguration des batailles du XXe siècle.

Waterloo au cinéma

La bataille a donné au cinéaste soviétique Sergueï Bondartchouk le prétexte à un film à grand spectacle : Waterloo (1970), avec l'acteur américain Rod Steiger dans le rôle de Napoléon... et 20 000 soldats de l'Armée rouge pour la figuration de la bataille. C'est, aux dires de l'historien Jean Tulard, le meilleur film sur l'épopée napoléonienne (avec le Napoléon d'Abel Gance) et nous partageons pleinement son avis. La preuve ci-après :

Publié ou mis à jour le : 2020-12-09 08:59:10
Liger (21-06-2019 00:52:28)

2 événements sont peu ou pas commémorés qui eurent lieu en juin : - 11 juin 1942 : la 1ère Brigade française libre s'échappe de Bir Hakeim après avoir combattu pendant dix jours des for... Lire la suite

Piguet (19-06-2018 19:15:07)

à la restauration, Ney a été condamné à mort. Son épouse a approché Wellington, alors en poste diplomatique à Paris. Celui-ci s'est montré favorable à une grâce, mais empêché par des cons... Lire la suite

Jean-Louis Taxil (25-06-2015 23:13:54)

Excellent article. Un aspect de la bataille montre l'importance des communications.Un court passage fait état de Drouet d'Erlon indécis à cause d'ordres contradictoires.C'est vrai.Grouchy n'en a re... Lire la suite

Michel Baudrux (23-06-2015 15:42:32)

Dans la plupart des documents sur la bataille de Waterloo, il est écrit que Napoléon a franchi la frontière belge. Or, la Belgique n'existe que depuis 1830. Il me semble que Waterloo était, en 181... Lire la suite

ikiru (18-06-2015 09:57:13)

Il est indiqué dans ce texte, par ailleurs très bien fait : "C'est la dernière fois dans l'Histoire européenne qu'un chef de l'État marche en personne à la guerre". Pourtant il me semble que c'e... Lire la suite

claudeaemery (18-06-2015 08:37:32)

La fonction "Imprimé" n'est pas active

Vanos (01-05-2010 08:17:32)

J'ai vu dans dans plusieurs villes françaises avaient des rues du "18 juin", je suis bien conscient à quel 18 juin elles font référence mais se rendent-elles compte que c'est l'anniversaire d'un Ã... Lire la suite

david Burot (17-06-2007 09:44:25)

Certes... indécision, traitrise, moral défaillant significatif de la fin d' une époque..... et si tout simplement le génie de Napoléon avait fait des émules chez les commandants adverses?...

CARDINALE Jean Pierre (31-10-2006 20:03:38)

D'aprés ce que j'ai lu dans différents ouvrages traitant de la bataille, l'armée française était plutôt composée en majorité de Marie-Louise que de vétérans. D'autre part, le Maréchal NEY et Jérôme, le frère de Napoléon, portent une lourde résponsabilité dans cette victoire perdue en ne respectant pas les ordres de Bonaparte.

orlando de rudder (12-06-2006 20:34:19)

"Merde!", interjection exprimant le dégoût, la colère, le refus est l'un des plus vieux mots de notre littérature! On le trouve vers 1180 dans le merveilleux Roman de Renart! Mais le manuscrit d'O... Lire la suite

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