Le 21 juin 1813, les troupes françaises essuient une sévère défaite devant Vitoria (Pays Basque), alors qu'elles se replient d'Espagne. Cette bataille met fin à l'occupation de l'Espagne par Napoléon Ier et encourage les principaux souverains européens à reprendre les armes afin de lui porter le coup de grâce...
Empire napoléonien : le début de la fin
Installé cinq ans plus tôt sur le trône d'Espagne par son frère Napoléon Ier, Joseph Bonaparte s'est montré incapable de maintenir le pays dans la soumission. Obligé qui plus est de se défaire d'une partie de son armée pour les besoins de la campagne de Russie, il se résigne à quitter Madrid.
Alors qu'il s'approche des Pyrénées avec 57 000 hommes, il se heurte à une coalition de 78 000 hommes commandée par le général Arthur Wellesley, futur duc de Wellington. Elle réunit des Britanniques, des Espagnols et des Portugais.
Son major général, le maréchal Jean-Baptiste Jourdan, lui conseille d'attendre des renforts et d'expédier sans attendre ses bagages vers les Pyrénées. Mais le roi déchu ne veut rien entendre. Il engage le combat sans délai. Pour ne rien arranger, le maréchal Jourdan, malade, est dans l'incapacité de commander les opérations. Le terrain escarpé ne permet pas à la cavalerie française de manœuvrer. La journée s'achève sur un désastre avec la perte de 7 500 hommes. Les alliés perdent de leur côté 5 000 hommes.
Joseph s'enfuit sans demander son reste vers Pampelune et les Pyrénées. Lui-même et son armée abandonnent leur butin et leurs bagages sur place de sorte que leurs ennemis, perdant du temps à les récupérer, renoncent à les poursuivre.
Sitôt connue la défaite, les souverains d'Autriche, de Russie, de Suède et de Prusse rompent les négociations de paix engagées avec Napoléon à son retour de Russie. Ils nouent une nouvelle coalition qui va se conclure par la bataille de Leipzig, les 16-19 octobre 1813. Dans le même temps, le 8 octobre 1813, Wellington, vainqueur de Vitoria, a pu franchir les Pyrénées et fouler le sol français avec son armée.
Pour la première fois depuis près de vingt ans, la France connaît l'invasion !
Pour sa part, après la défection de son frère, Napoléon Ier n'a pu faire autrement que de libérer Ferdinand VII, prétendant légitime au trône d'Espagne, et de lui rendre sa couronne.
Notons que La Bataille de Vitoria fournit aussi à Ludwig van Beethoven son plus grand succès de son vivant (mais pas le meilleur selon les spécialistes de sa musique). Cette œuvre, intitulée aussi La Victoire de Wellington, a été donnée en plein air à Vienne, par deux orchestres symphoniques, accompagnés par des tirs de canons et de fusils, le compositeur dirigeant l'orchestre.
Vos réactions à cet article
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CARDINALE Jean Pierre (31-10-2006 20:03:38)
D'aprés ce que j'ai lu dans différents ouvrages traitant de la bataille, l'armée française était plutôt composée en majorité de Marie-Louise que de vétérans. D'autre part, le Maréchal NEY et Jérôme, le frère de Napoléon, portent une lourde résponsabilité dans cette victoire perdue en ne respectant pas les ordres de Bonaparte.
orlando de rudder (12-06-2006 20:34:19)
"Merde!", interjection exprimant le dégoût, la colère, le refus est l'un des plus vieux mots de notre littérature! On le trouve vers 1180 dans le merveilleux Roman de Renart! Mais le manuscrit d'Oxford, comme la plupart des textes médiévaux, est une copie. Donc "merde!" s'est écrit bien avant et a dû se dire encore plus anciennement!