6 juillet 1809

Napoléon l'échappe belle à Wagram

Le 6 juillet 1809, après trois jours d'indécision et une difficile entrée en matière à Essling, Napoléon 1er vainc une nouvelle fois l'armée autrichienne à Wagram, au sud du Danube, non loin de Vienne. C'est la fin de la cinquième coalition européenne contre la France.

À chaque fois, la victoire s'avère un peu plus difficile...

De Madrid à Vienne

Profitant de ce que Napoléon 1er était empêtré en Espagne, l'Angleterre a, au début du mois d'avril 1809, convaincu l'Autriche de reprendre la guerre contre la France quatre ans après sa défaite à Austerlitz et le traité de Presbourg qui l'avait suivie.

Cette cinquième coalition débute par quelques succès face à une Armée d'Allemagne sous les ordres du maréchal Berthier. Mais l'Empereur revient en hâte d'Espagne, reprend le commandement et redresse la situation. Le 13 mai, il peut pénétrer à Vienne mais c'est pour s'apercevoir que l'empereur François 1er et son frère Charles ont abandonné la ville et traversé le Danube en coupant les ponts derrière eux...

Napoléon 1er se dispose à poursuivre l'ennemi. Il décide de traverser avec son armée le Danube, à l'ouest de la capitale autrichienne, à un endroit où le fleuve se divise en de nombreuses îles dont la plus importante est l'île de Lobau.

Napoléon victorieux de justesse à Wagram

L'armée échappe difficilement au piège de Lobau et, le 5 juillet, affronte enfin l'armée de l'archiduc Charles, frère de l'empereur d'Autriche.

Une charge de MacDonald, Davout et Bernadotte tente de prendre les Autrichiens de vitesse, mais elle est arrêtée net en raison d'échanges de tirs malencontreux entre alliés saxons et italiens ; ce sont les premiers signes de faiblesse d'une armée (ex-Grande Armée) constituée en bonne partie de conscrits étrangers et peu aguerris. La décision finale est reportée au lendemain.

Le 6 juillet enfin, une grande batterie de 102 canons sous les ordres du général Lauriston écrase les Autrichiens sous un orage de boulets (400 à la minute) avant que MadDonald et ses fantassins ne montent héroïquement à la charge. Incapable d'achever le travail, la Garde ne permettra pas de transformer la défaite autrichienne en déroute...

Cette victoire à l'arraché permet tout de même à Napoléon d'imposer la paix à l'empereur François 1er et d'en finir avec la cinquième coalition. La «paix de Schönbrunn» est signée le 14 octobre 1809.

Publié ou mis à jour le : 2018-11-27 10:50:14
jdesm (Jean Desmarès) (06-07-2009 11:41:16)

Voici un extrait d'une conférence que j'ai donné à Rochefort en mai dernier sur le bicentenaire de 1809.
Jean Desmarès (Membre du Souvenir Napoléonien)

... 2ème jour de WAGRAM - 6 juillet 2009

– 7h30 - Contre attaque des Autrichiens qui voudraient couper Napoléon de ses bases en perçant sur sa droite le long du Danube. Aspern est repris par les Autrichiens ...
– Masséna aura un grand rôle pour résister à cette attaque...
–
– Il dit à L'Empereur :"Il va me falloir avec 3 divisions faire plusieurs kilomètres vers le Danube en présentant le flanc" !
– "Vous passerez quand même" répond l'Empereur. "Je vous ferai soutenir par les cuirassiers de Saint Sulpice."
– Et Masséna commande la manœuvre "tête de colonne gauche" et l'infanterie progresse comme à l'exercice alternant la marche et la formation en carré pour résister aux cavaliers autrichiens qui tentent de disloquer la formation française ! Les cavaliers de Lassalle, de Marulaz chargent pour les repousser ! Ainsi, le 4ème corps descend vers le Danube et ferme le passage défendu par la division Boudet débordée !
– Dans la manœuvre conçue par Napoléon, ce dernier tient compte de l'étalement de la ligne autrichienne sur les ailes ! L'Archiduc Charles a renforcé celles-ci pour essayer de déborder et de prendre les français à revers...
C'est alors Masséna qui va avec le 4ème corps d'armée à l'aile gauche servir de pivot dans un mouvement de faux de l'armée impériale : il va tourner la ligne Aspern - Essling en attaquant le 6éme corps autrichien de Klénau et tenir la position. Davout à droite avec le 3ème corps tient bon et se prépare à attaquer...
Une fois assuré que les ailes tiennent, Bonaparte, l'ancien officier d'artillerie, va alors mettre en place, sous les ordres du général LAURISTON la grande batterie de Wagram, au centre du dispositif.
Les 102 canons (60 de la garde à cheval, les 30 de l'armée d'Italie, les 12 de la grosse cavalerie) s'avancent à travers les lignes sur un front d'un kilomètre et demi !
Imaginez plus de 600 chevaux emmenant au trot ce formidable matériel caché des autrichiens par les ondulations du terrain !
Après une charge fantastique des cuirassiers de Nansouty et des cavaliers de la Garde Impériale sur l'artillerie autrichienne, charge qui échoue, probablement en raison de la blessure du Maréchal Bessières,
c'est le colonel Drouot qui alignera cette batterie et déchaînera le feu à 11 heures.
Alors, formés en carré (1km de côté) les troupes de Mac Donald renforcées de 8 bataillons de la Garde Impériale, avec les cuirassiers de Nansouty et la cavalerie de la Garde revenus sur les côtés, enfonceront le centre autrichien.
Mac Donald au centre avança à la tête de ses divisions formées en colonne. Il les conduisit sur les lignes ennemies sous une pluie de mitraille et de boulets. Après les canons dont le rôle fut grand, la parole était à l'infanterie... Beaucoup de cavaliers et de chevaux autrichiens tombèrent à la pointe des baïonnettes de l'armée d'Italie !
Le centre de L'Archiduc Charles recula d'une lieue et provoqua le repli des ailes autrichiennes qui risquaient d'être prise à revers, sous la pression des troupes françaises... L'aile droite de Davout remportait par ailleurs des succès décisifs sur les troupes hongroises...
Il était 15 heures et la bataille était gagnée !

NB - A noter que 50% des troupes impériales étaient italiennes, saxonnes et autres et que les meilleures troupes de Napoléon (hors la Garde ramenée d'Espagne) étaient dans la péninsule ibérique - ce qui explique une certaine faiblesse de troupes de Napoléon...

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