Le 8 octobre 1799, le général Napoléon Bonaparte débarque à Fréjus après une campagne désastreuse en Égypte.
Tandis que Bonaparte débarque en Provence, le gouvernement du Directoire est livré aux intrigues et à la corruption et les armées françaises subissent défaite sur défaite en Europe.
À Paris, les vieux révolutionnaires guidés par l'ex-abbé Sieyès cherchent « un sabre » pour faire un coup d'État et sauver les acquis de la Révolution. Ce sera le 18 Brumaire (9 novembre 1799).
Ainsi que le montre l'historien Jacques Bainville, ces acquis auxquels sont attachés les Français sont de deux sortes : c'est, d'une part, l'annexion de la Belgique, d'autre part la préservation des achats de biens nationaux. Du paysan au riche bourgeois, chacun craint d'avoir à restituer les biens d'Église qu'il a achetés à vil prix en les payant avec des assignats sans valeur.
Bonaparte a compris qu'il pouvait jouer un rôle de premier plan à Paris. C'est pourquoi, non sans cynisme, il abandonne son armée en Égypte, d'où la flotte anglaise de l'amiral Nelson l'empêche de sortir. Lui même écrira : « J'ai pressenti que je ne devais pas rester longtemps éloigné de la France ». Il est auréolé du retentissement de ses victoires en Italie et en Égypte, victoires qu'il a su magnifier grâce à un art consommé de la propagande. Son prestige en France n'a d'ailleurs cessé de croître pendant son absence en Égypte.
Les Directeurs qui gouvernent le pays sont reconnaissants à Bonaparte d'avoir sauvé le régime à deux reprises, par les coups de Vendémiaire et de Fructidor, face au retour de l'idée monarchique dans l'opinion publique.
Le débarquement de Fréjus sera pour ce jeune général de 30 ans ce que fut la traversée du Rubicon pour Jules César. Bientôt le Consulat, l'Empire... et un à deux millions de morts qui viendront s'ajouter aux victimes de la Révolution.
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