1er août 1798

Nelson coule la flotte française à Aboukir

Le 1er août 1798, l'amiral anglais Horatio Nelson surprend en rade d'Aboukir, dans le delta du Nil, la flotte française qui a transporté en Égypte le corps expéditionnaire du général Napoléon Bonaparte. C'est la fin d'une course poursuite de plusieurs semaines au cours de laquelle les Français ont plusieurs fois par miracle échappé à leurs poursuivants...

Alban Dignat

Les navires français se sont ancrés en ligne au plus près du rivage, en vue d'empêcher tout navire ennemi de les prendre à revers. Sur ordre de l'amiral Brueys, ils ont même dû s'enchaîner les uns aux autres et c'est immobiles, à l'ancre, qu'ils vont devoir affronter l'ennemi. Jouant d'audace,

L'un des capitaines de vaisseau anglais, le lieutenant Thomas Hardy, voit d'un coup d'oeil un étroit passage entre le rivage et les navires ennemis. Il fait sonder le fond et, voyant que la profondeur est suffisante, engage son navire dans l'étroit conduit. Suivi d’une partie de la flotte anglaise, il prend ainsi les navires français à revers. Ceux-ci ont d'autant plus de mal à réagir qu'ils ne disposent que d'une partie de leurs équipages, la plus grande partie étant descendue à terre pour les approvisionnements. Les canonniers, déboussolés et moins bien entraînés que leurs homologues anglais, n'ont pas le temps d'armer leurs canons.

Les navires français sont l'un après l'autre réduits à merci. Sur treize navires de ligne, deux sont détruits par les Anglais et neuf capturés ! Deux des quatre frégates sont également détruites. La moitié des dix mille hommes sont mis hors de combat ou capturés.

L'un des héros du jour est le commandant du Tonnant, Aristide du Petit Thouars (38 ans). Il contraint le Bellérophon à amener son pavillon avant que son navire ne soit lui-même assailli. Les deux bras et une jambe emportés par un boulet, il se fait placer dans un baril de son afin de continuer à donner des ordres jusqu'à son dernier souffle.

François de Brueys saute avec son navire-amiral L'Orient (118 canons) tandis que Villeneuve, celui-là même qui sera défait à Trafalgar, s'échappe avec ses derniers vaisseaux. Bonaparte se trouve ainsi prisonnier de sa conquête.

Publié ou mis à jour le : 2021-08-04 14:48:31

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