Le 21 juillet 1798, non loin des pyramides de Gizeh, le général Napoléon Bonaparte défait les Mamelouks. Habilement exploitée par la propagande napoléonienne, cette bataille va magnifier l'image du général vainqueur en lui apportant une touche supplémentaire d'exotisme et d'épopée orientale.
Elle n'empêchera pas l'expédition d'Égypte de déboucher sur un fiasco militaire, le premier avant ceux de Saint-Domingue, d'Espagne et de Russie.
Cette toile d'Antoine Gros, réalisée en 1819 sous le Ier Empire, représente la bataille des Pyramides de la façon la plus panégyrique qui soit. Bonaparte est représenté en somptueuse tenue de général républicain, haranguant ses troupes et leur tenant les propos légendaires relatifs aux «quarante siècles qui vous contemplent». À sa droite, on reconnaît Joachim Murat, le chef de la cavalerie. Les malheureux Égyptiens qui implorent le général rappellent que celui-ci se fit fort d'introduire les Lumières de la civilisation dans ce vieux pays assoupi.
La flotte française a appareillé de Toulon le 19 mai avec au total 54 000 hommes ! Elle s'empare au passage de l'île de Malte. Trois siècles plus tôt, l'île avait été confiée par Charles Quint aux Chevaliers de l'Ordre hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, dénommés ensuite de Rhodes puis de Malte.
Enfin, le corps expéditionnaire débarque à Alexandrie le 2 juillet après avoir échappé presque par miracle à la poursuite de la flotte britannique aux ordres de Nelson. L'Égypte, sous l'autorité nominale du sultan d'Istamboul, est alors dominée par une caste militaire, les Mamelouks
Pressé d'en finir, Bonaparte se dirige d'Alexandrie vers Le Caire, capitale de l'Égypte, par le chemin le plus court, à travers le désert. Non préparés au soleil, les soldats endurent pendant trois semaines des souffrances épouvantables.
C'est enfin le heurt décisif avec les troupes de Mourad Bey au pied des Pyramides. La bataille dure à peine deux heures. Avec son sens de la propagande, le général invente à propos de cette journée la harangue célèbre : « Soldats, songez que du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent ! ». C'est le point culminant de l'expédition d'Égypte.
Trompeuse séduction de l'Orient
Le général Louis Desaix poursuit les fuyards jusqu'en Haute-Égypte, complétant la soumission du pays. Bonaparte, quant à lui, joue le vizir au Caire, une ville bruissante de plus de 200 000 habitants dans un pays qui en compte trois millions (25 fois plus aujourd'hui). Mais ses illusions se dissipent lorsque sa flotte est détruite à Aboukir.
Prisonnier de sa conquête, Bonaparte ne songe plus dès lors qu'à s'en sortir. Ce sera chose faite le 8 octobre 1799 quand il débarquera à Fréjus... La malheureuse armée d'Égypte, quant à elle, se rendra aux Anglais le 31 août 1801.
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