14 septembre 1793

Macartney en ambassade auprès de Qianlong

Le 14 septembre 1793, dans son campement de Jehol (aujourd'hui Chengde), aux limites de la Mongolie, où il a coutume de passer l'été, l'empereur Qianlong s'apprête à recevoir quelques ambassades de tributaires. Parmi eux des Kalmouks venus de la Volga, des Mongols ou encore des Birmans.

L'auguste empereur (83 ans) fait à peine attention à une ambassade inédite, venue de la lointaine Angleterre et conduite par sir George Macartney (56 ans). À la différence des autres délégations, celle-ci s'abstient de la prosternation rituelle, le kotow, qui implique de se pencher plusieurs fois jusqu'à toucher le sol du front.

George Macartney et ses accompagnateurs s'en tiennent à une banale génuflexion. C'est le début d'un malentendu de première grandeur entre l'« Empire du Milieu » (330 millions d'habitants) et la Grande-Bretagne (8 millions d'habitants).

Le golfe de Petchili

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Le golfe de Petchili (aujourd'hui Bohai) est au coeur de l'histoire chinoise depuis l'époque mandchoue (1644-1910). On voit sur la carte les lieux par lesquels transita la mission Macartney (1793), la ville de Tientsin (Tianjin), avant-port de Pékin, le Palais d'Été et le pont de Palikao, enfin le pont Marco Polo.

Amours déçues

L'échec de l'ambassade anglaise et celui, plus cinglant encore, de l'ambassade hollandaise d'Isaak Titzing, l'année suivante, changent du tout au tout la perception de la Chine en Europe. Le Hollandais, à la différence de l'Anglais, a cru habile de faire la prosternation du kotow. Il n'en a pas été mieux traité pour autant.

En 1816, Thomas Staunton reprend le chemin de Pékin en compagnie d'un nouvel ambassadeur, lord Amherst. Cette fois-ci, on ne les laisse même pas approcher de l'empereur,

C'en est fini de la « sinomania » du Siècle des Lumières. On ne veut plus voir à Pékin qu'une autocratie arriérée et brutale, qu'il importe de réformer, au besoin par la force.

Edinburgh Review, citée par Alain Peyrefitte, écrit en janvier 1805 : les Chinois vivent « sous la plus abjecte des tyrannies, dans la terreur des coups de bambou. Ils enferment et mutilent leurs femmes. Ils pratiquent l'infanticide et autres vices contre nature. Ils sont inaptes à aborder sciences exactes et philosophie naturelle. Ils ignorent les arts et les techniques les plus indispensables. Leurs rapports sociaux sont fondés sur un formalisme stupide. Ils sont lâches, sales, cruels » (Alain Peyrefitte).

Publié ou mis à jour le : 2024-03-19 18:10:00

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