Le 3 mai 1791, les réformateurs polonais font adopter par la Grande Diète une Constitution inspirée des principes libéraux de la Révolution française :
- elle abroge le liberum veto : ce principe vieux de 150 ans permettait à tout participant à la Diète de faire annuler une loi et paralysait de ce fait la vie politique du pays,
- elle déclare également la monarchie héréditaire et non plus élective,
- elle accorde aussi des libertés communales aux villes et place les paysans sous la protection du roi.
En souvenir de cette tentative de rénovation politique, les Polonais ont fait du 3 mai leur fête nationale.
La nouvelle Constitution est soutenue par le roi de Pologne, Stanislas II Auguste Poniatowski. Mais les monarques voisins ne tolèrent pas la rénovation politique de la Pologne...
En 1772, déjà, la Prusse, l'Autriche et la Russie s'étaient partagé d'autorité une partie de ce vaste pays.
En 1793, la Prusse et la Russie récidivent. A l'appel des grands propriétaires de Pologne, les magnats, qu'inquiète le volet social de la Constitution, les troupes des deux pays envahissent le pays.
Un deuxième partage a lieu le 23 septembre 1793 malgré la résistance héroïque des paysans et des bourgeois guidés par un héros de la guerre d'Indépendance américaine, Tadeusz Kosciuszko.
Un troisième et dernier partage auquel participera l'Autriche effacera la Pologne de la carte le 24 octobre 1795, la plus grande partie du peuple passant sous la domination tsariste.
Malgré une tradition d'amitié qui remonte au mariage de Louis XV et au-delà, la France, empêtrée dans la Révolution, ne sera pas en mesure d'aider la Pologne. Napoléon s'y essaiera en créant un éphémère Grand-duché de Varsovie qui lui vaudra le soutien passionné de la noblesse polonaise. Mais sa défaite anéantira les espoirs de la Pologne et il faudra rien moins qu'une première guerre mondiale pour qu'elle recouvre une fragile indépendance... loin du lustre d'antan.
On en viendra à oublier que ce pays, qui donna le jour à Copernic, fut sous la Renaissance l'un des plus avancés d'Europe.
Cliquez pour agrandir
Les ennuis de la Pologne débutent en 1652 avec le «Liberum veto» par la Diète qui décide que toutes ses décisions, y compris l'élection du souverain devraient être adoptées à l'unanimité !
Cette disposition réduit l'assemblée à l'impuissance et offre aux voisins des prétextes à intervenir à tout va : c'est ainsi que l'Autriche, la Suède, la Russie... imposent chacune à leur tour leur candidat au trône jusqu'à ce que, lassées de ce petit jeu, elles décident de se partager le malheureux pays réduit à l'impuissance.
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Aucune réaction disponible