Le 5 mai 1789, le roi Louis XVI ouvre les états généraux à Versailles. C'est le dernier moyen qui lui reste pour tenter de sauver le royaume de la faillite et contenir la révolte qui gronde. La dette de l'État est telle que ses créanciers ne peuvent et ne veulent plus prêter de l'argent.
Dans l'impasse, le gouvernement ne voit bientôt plus d'autre issue que de convoquer les états généraux, avec l'espoir qu'une assemblée des délégués de tout le pays pourra imposer des réformes aux privilégiés.
Les états généraux avaient vocation au Moyen Âge d'autoriser le roi à lever des impôts exceptionnels. Ils ne s'étaient plus réunis depuis 1614.
L'assemblée de 1614 était constituée des représentants des trois ordres qui composaient la population du royaume : le clergé, la noblesse et le tiers état, qui représente la très grande majorité des Français. Ces trois ordres étaient représentés en nombre égal et votaient séparément, ce qui assurait normalement aux deux ordres privilégiés une majorité automatique.
À la demande du contrôleur général des finances, Jacques Necker, Louis XVI accorde le doublement des voix pour le tiers état mais ne dit rien du mode de scrutin dans la future assemblée (les trois ordres réunis ou chacun séparément).
Sur 1165 députés (environ), le tiers état en compte 578, essentiellement des avocats et des bourgeois d'affaires. Le clergé compte quant à lui beaucoup d'humbles curés.
Dès le 2 mai, les députés de chaque ordre sont présentés au roi selon un cérémonial mis au point par le maître des cérémonies, le marquis de Dreux-Brézé. Le 4 mai se déroule la procession solennelle du Saint Esprit. Le lendemain, enfin, a lieu l'ouverture solennelle des états généraux dans l'hôtel des Menus Plaisirs, à Versailles.
Le long discours inconsistant de Louis XVI et celui, bourré de chiffres, de son ministre Necker déçoivent les députés. Le lendemain, les représentants du tiers état se dénomment « députés des Communes » à l'image des députés britanniques. C'est l'amorce de leur émancipation.
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Anonyme (29-11-2017 11:39:00)
Malgré ces prélèvements fiscaux importants, les caisses du gouvernement sont vides. Une partie du budget est absorbée par les primes des hauts-fonctionnaires qui vivent grassement à la cour de l'Elysée autour du Président et de ses ministres...
Eric (31-07-2010 06:34:17)
A en croire son site officiel (www.cmbv.fr), le Centre de Musique Baroque de Versailles, dépendant du Ministère de la Culture, occupe aujourd'hui l'ancien hôtel des Menus Plaisirs, avenue de Paris. Le site, longtemps abandonné, puis occupé par une caserne et les services techniques de la ville, a été entièrement restauré pour le CMBV. On peut encore y voir le grand escalier construit en 1789 et les salles aménagées pour les réunions du clergé et de la noblesse. La salle de l'Assemblée proprement dite a effectivement disparu, mais le dessin de son architecture a été redessiné au sol...