Assiégée depuis plusieurs semaines, la base anglaise de Yorktown, sur la côte de Virginie, se rend le 19 octobre 1781 aux colons américains et au corps expéditionnaire français du général Rochambeau, soutenu par la flotte de l'amiral de Grasse. L'assaut final est conduit par le marquis de La Fayette (24 ans).
Suite à cette défaite qui doit tout à l'engagement français, les Anglais se décident à négocier l'indépendance de leurs Treize colonies d'Amérique du Nord, futurs États-Unis d'Amérique.
Renforts bienvenus
Depuis l'échauffourée de Lexington et leur déclaration unilatérale d'indépendance du 4 juillet 1776, les Insurgents des Treize Colonies anglaises d'Amérique n'avaient remporté qu'une médiocre victoire, à Saratoga, sur l'armée du roi Georges III et les Loyalistes américains fidèles à la couronne.
Les Insurgents sont donc allés chercher des soutiens en Europe. L'Espagne et la Hollande accueillent avec bienveillance leurs demandes.
En France, par l'intermédiaire de La Fayette, ils convainquent du bien-fondé de leur cause le nouveau secrétaire d'État à la Marine, le marquis Charles de Castries, et le ministre des Affaires étrangères, le comte Charles de Vergennes. Louis XVI accepte en définitive de reconnaître leur indépendance et de signer avec eux une alliance en bonne et due forme.
En 1780, le roi envoie outre-Atlantique un corps expéditionnaire de 6 000 hommes sous le commandement du lieutenant général comte Jean-Baptiste de Rochambeau (65 ans).
Dans le même temps, le comte Charles d'Estaing, qui s'est montré défaillant à la tête de la flotte des Antilles, est remplacé par le comte François de Grasse (58 ans).
Le corps expéditionnaire débarque à Newport et fait sa jonction sur l'Hudson avec les 6 000 soldats américains de George Washington et les volontaires européens de La Fayette. Cette coalition va assiéger Yorktown où sont retranchés 8 000 Anglais commandés par lord Charles Cornwallis.
Pendant ce temps, non loin de là, dans la baie de Chesapeake, la flotte de l'amiral de Grasse (la Royale) débarque des armes et des renforts.
Victoire retentissante
Surprise par la Royal Navy, elle coupe les amarres et gagne le large pour l'affronter dans les règles le 5 septembre 1781. L'amiral canonne les mâts des navires ennemis et les entraîne à sa suite jusqu'au milieu de l'Atlantique. Puis, tandis que les Anglais bifurquent vers New York, il revient vers Chesapeake pour prévenir le débarquement de troupes anglaises.
Privée de secours, la garnison de Yorktown n'a bientôt plus d'autre recours que de se rendre. Le général O'Hara, adjoint de Cornwallis, tend son épée au comte de Rochambeau. Mais celui-ci refuse et c'est à George Washington, le chef des rebelles américains, que le vaincu doit remettre son épée et se rendre.
L'Angleterre conserve de solides positions au nord du pays et au Canada. Mais à Londres, les partisans d'un traité de paix prennent désormais le pas sur les jusqu'auboutistes.
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Jacques Boutté (18-10-2010 07:38:12)
Qui dira l'importance de cette victoire sur le déclanchement de la Révolution Française ?