Le 17 février 1772, la Pologne se voit amputer d'un tiers de son territoire par la Prusse de Frédéric II, l'Autriche de Marie-Thérèse et la Russie de Catherine II. C'est le premier des trois partages qui aboutiront en 1795 à sa disparition en tant qu’État.
La Pologne, cible des ingérences de ses puissants voisins
Depuis plus d'un siècle, le vaste royaume de Pologne est l'objet de convoitises et le théâtre d'une lutte d'influence entre ses voisins.
Ses ennuis sont dûs à ce qu’en 1652 a été adopté le Liberum veto, une règle selon laquelle l’élection de son souverain doit se faire à l’unanimité des membres de la Diète, l’assemblée des nobles. Cette disposition condamne la Diète à l’impuissance, et constitue une invitation à intervenir dans les élections pour les puissances voisines. Dès lors, la succession d’un roi polonais dépend des tractations et compromis que la Suède, l’Autriche, la Prusse et la Russie négocient entre elles. C’est ainsi qu’au XVIIe siècle, Stanislas Lezczynski, soutenu par la Suède, alterne sur le trône avec Auguste II, qui bénéficie de l’appui de l’Autriche. Les deux sont définitivement écartés par la Russie, au profit d’Auguste III. À la mort de ce dernier, Russes et Prussiens s’entendent pour faire élire Stanislas II Auguste. Le nouveau souverain tente bien de mettre fin au Liberum veto, mais se heurte aux Russes et Prussiens qui l’empêchent.
Le premier partage et le chemin vers la fin de la Pologne
Ces influences étrangères privent la Pologne de son indépendance. Au tournant des années 1760 et 1770, elle devient un simple enjeu territorial entre la Prusse, la Russie et l’Autriche. Sur une suggestion de Frédéric II, roi de Prusse, les trois puissances annexent le 17 février 1772 un tiers du territoire de la Pologne, comptant 4 millions d’habitants (sur 12).
L’immoralité de ce dépeçage, complètement contraire aux us et coutumes de la diplomatie de l’époque, ne dérange pas le moins du monde les souverains. Ils confirment le partage le 5 août suivant, avec le traité de Saint-Pétersbourg.
La réaction est forte en Pologne, où les élites cherchent à moderniser les institutions politiques, avec le soutien de Stanislas II. En 1788, la Diète vote même une constitution libérale. Mais les voisins de la Pologne ne veulent pas de ce redressement national qui gêne leurs ambitions.
En 1792, à nouveau, d’un commun accord, ils annexent chacun une partie du royaume de Stanislas II. En 1795, ils répartissent entre eux ce qu’il en reste, faisant disparaître l’État polonais pour presque 130 ans.
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Les ennuis de la Pologne débutent en 1652 avec le « Liberum veto » par lequel la Diète impose un vote à l'unanimité pour toutes les décisions, y compris l'élection du souverain ! Cette disposition réduit l'assemblée à l'impuissance et offre aux voisins des prétextes à intervenir à tout va...
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Naboleon (17-02-2024 08:26:52)
Le liberum veto a des similitude avec certaines règles de fonctionnement de l’UE