Le 18 octobre 1748, le traité d'Aix-la-Chapelle met fin à la guerre de la Succession d'Autriche. Cette guerre de huit ans révèle l'émergence d'une nouvelle puissance avec laquelle il faudra compter : la Prusse.
La guerre se termine sur un relatif succès des troupes françaises. Pourtant, à Aix-la-Chapelle, lors des négociations de paix, la France n'exige rien bien qu'elle soit en mesure d'annexer les Pays-Bas autrichiens.
En une époque où s'affirment avec force les consciences nationales, Louis XV craint avec raison que des annexions à l'emporte-pièce ne rompent les équilibres diplomatiques et provoquent des conflits en cascade. Mais il pèche par excès de timidité en excluant d'emblée toute forme d'annexion.
La France restitue donc à l'Autriche les territoires conquis aux Pays-Bas ainsi que la Savoie et le comté de Nice. Elle reconnaît au mari de Marie-Thérèse de Habsbourg le droit à la couronne impériale. À la demande de l'Angleterre, elle promet même d'abattre les fortifications de Dunkerque et expulse le prétendant des Stuart !
La diplomatie européenne ne peut toutefois empêcher l'annexion de la Silésie par le roi de Prusse Frédéric II sans justification aucune. C'est une première lourde de conséquences. Elle se renouvellera avec le dépeçage de la Pologne par ses voisins et les révolutionnaires français auront ensuite beau jeu de se référer à ces précédents pour annexer eux-mêmes des États souverains.
Frédéric II apparaît comme le seul gagnant de la guerre. Il illustre les rapides progrès accomplis par la Prusse depuis sa transformation en royaume, en 1701.
Au terme de la guerre de Succession d'Autriche (1741-1748), l'opinion française est très remontée contre son gouvernement. Elle lui reproche de n'avoir pas su exploiter les succès de ses armées.
A Aix-la-Chapelle, lors des négociations de paix, le comte de Saint-Séverin, qui représente la cour de Versailles, n'exige rien pour la France. « Sa Majesté très-chrétienne a le souci de faire la paix non en marchand mais en roi », annonce-t-il aux plénipotentiaires ébahis.
Le roi de Prusse Frédéric II, allié de circonstance de la France, apparaît comme le seul gagnant de la guerre. Aussi le traité d'Aix-la-Chapelle qui y met fin est-il à l'origine de plusieurs expressions populaires : « bête comme la paix », « travailler pour le roi de Prusse »...
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