11 mai 1745

Louis XV à Fontenoy

Le 11 mai 1745, à Fontenoy, dans le Hainaut belge, près de Tournai, les Français, sous le commandement du maréchal Maurice de Saxe, battent une coalition anglo-austro-hollandaise.

La bataille, décisive quant à l'issue de la guerre de la Succession d'Autriche, se déroule en présence - fait rarissime - du roi Louis XV et de son fils, le Dauphin (15 ans), futur père de Louis XVI.

Maurice de Saxe et le roi Louis XV à la bataille de Fontenoy, par Horace Vernet (1790-1863), 1828, musée de Versailles

Guerre en dentelles ou bataille de chiffonniers ?

Fontenoy est demeurée dans les mémoires grâce à un bon mot rapporté par Voltaire, qui a écrit quelques années plus tard un ouvrage de commande sur la bataille... 

Si l'on en croit le philosophe, les Anglais s'approchent à cent pas de la ligne française. Charles Hay, capitaine des gardes anglaises, s'avance et, s'adressant au comte d'Anteroche, lieutenant des gardes françaises : « Monsieur, faites tirer vos gens ». À quoi l'autre répond : « Non, Monsieur, nous ne commençons jamais ». Après un dernier salut, les officiers rentrent dans leur rang et le feu anglais commence, meurtrier...

Le maréchal et comte Maurice de Saxe, portrait par Quentin de La Tour (28 octobre 1696, Goslar, Saxe - 30 novembre 1750, château de Chambord)La réalité est très différente. Aux 40 000 Français s'opposent 55 000 alliés. 

Dès le 9 mai, le maréchal de Saxe a habilement choisi le terrain et disposé ses troupes. Le duc de Cumberland dispose ses hommes de façon classique en ligne mince face aux Français.

La bataille commence dès la dissipation des brumes matinales par une canonnade de deux heures. Ensuite monte à l'attaque l'infanterie alliée. 

Suite à l'échec de plusieurs attaques ciblées, Cumberland ordonne une attaque en masse, vers midi.

Là se déroule le dialogue ci-dessus, rapporté par un témoin de la bataille, le marquis de Valfons. Il s'agit d'une fausse politesse car le premier qui tire se trouve aussitôt démuni face à l'assaillant... Les combattants se jettent dans une mêlée furieuse et sanglante. Le maréchal de Saxe fait alors la démonstration de son talent de stratège et remporte une victoire éclatante...

Un traité chahuté

Sitôt après le Te Deum célébré à Paris le 20 mai suivant, le maréchal de Saxe reçoit en récompense de ses exploits à Fontenoy le domaine de Chambord et le droit de pénétrer à Versailles en carrosse. Lui-même ne s'en soucie guère et poursuit ses opérations. 

Il conquiert toute la Flandre, obtient la reddition de Bruxelles le 21 février 1746, un exploit sans précédent dans l'Histoire de France qui vaut au héros la dignité de maréchal général, que n'avaient eu avant lui que Turenne et Villars.

Mais ses victoires seront gâchées par le traité de paix qui, à Aix-la-Chapelle, le 8 octobre 1748, mettra un terme à la guerre de la Succession d'Autriche : le roi Louis XV, en effet, n'en tirera aucun avantage pour la France.

Publié ou mis à jour le : 2022-05-12 19:39:40
Castel (10-05-2023 21:23:24)

merci de remplacer "rive gauche du Rhin " par "Belgique" dans mon commentaire précédent.

Castel (10-05-2023 20:52:07)

Ce roi Louis XV, préoccupé de retrouver La Pompadour à Versailles, alors que personne ne contestait les gains territoriaux acquis au prix de nombreux morts, a rendu par le traité d'Aix la Chapell... Lire la suite

vanos (08-05-2012 06:47:09)

La puissance de la virgule.
La même phrase avec une virgule en plus inverse de sens, voyez plutôt :
"Messieurs les Anglais, tirez les premiers" et
"Messieurs, les Anglais, tirez les premiers"

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