Dans la nuit du 23 au 24 avril 1671, François Vatel (45 ans) meurt dans des conditions rendues célèbres par Madame de Sévigné.
Ce fils de laboureur s'est illustré comme maître d'hôtel à Vaux-le-Vicomte, auprès du ministre Nicolas Fouquet. Après la disgrâce de son mécène, il entre au service du prince de Condé , le vainqueur de Rocroi, comme « contrôleur général de la Bouche de Monsieur le Prince ».
Voilà que le roi Louis XIV informe le prince de sa venue dans son château de Chantilly, au nord de Paris. Vatel s'apprête à nourrir pendant trois jours, du jeudi au samedi, 600 courtisans et un total de plusieurs milliers de personnes, domestiques compris.
Le souper du jeudi est suivi d'un spectacle de deux heures et d'un feu d'artifice à peine terni par les nuages.
Le roi est ravi mais Vatel se désole de ce que quelques rôtis ont manqué à certaines tables. Toute la nuit, il court deça delà, à l'affût du moindre désordre.
Au petit matin, Vatel guette la « marée » qui doit amener les poissons et les coquillages de Boulogne. Désespéré de ne rien voir venir, il gagne sa chambre et se transperce à trois reprises avec son épée.
La marée arrive sur ces entrefaites et l'on fait la macabre découverte du maître d'hôtel tandis qu'on le cherche pour en prendre possession.
Le Roi-Soleil, informé par Monsieur le Prince, se montre affligé d'un tel sens de l'honneur mais la fête n'en continue pas moins jusqu'à son terme.
Référence obligée en matière de grande cuisine, Vatel n'a pourtant aucune recette à son actif (si ce n'est la crème Chantilly, qu'il aurait inventée à... Vaux-le-Vicomte). Il est devenu une légende en raison de son suicide et de la publicité qu'en a faite la marquise de Sévigné.
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