31 octobre 1664

Fin de la bataille de Jijel

Sur ordre du jeune roi de France Louis XIV, un corps expéditionnaire de 6 500 hommes appareille de Toulon le 2 juillet 1664. Trois semaines plus tard, il mouille devant  Jijel  (ou Djidjelli), en petite Kabylie (Algérie), à mi-distance d'Alger et de Tunis.

Il a pour mission d'occuper le littoral afin de mettre fin au piratage exercé par les Barbaresques des régences d'Alger, Tunis et Tripoli, avec la complaisance de leur suzerain ottoman.

C'est la première tentative française de conquête de l'Algérie. Elle va s'achever sur un fiasco que le Roi-Soleil se gardera d'ébruiter  (l'écrivain Jean Teulé rappelle le drame dans Le Montespan).

Combat d'un vaisseau français et de deux galères barbaresques, par Théodore Gudin (1802-1880)

Rivalités personnelles et hostilité religieuse

L'expédition est placée sous le commandement du duc de Beaufort, cousin du roi. Sous ses ordres, le comte de Gadagne dirige l'armée et le chevalier Paul la flotte. Il est secondé dans ce rôle par Abraham Duquesne. 

Les Français pénètrent sans difficulté dans la ville kabyle mais heurtent très vite les sentiments de la population en occupant un marabout (lieu saint musulman) et un cimetière. Les habitants, remontés, entrent en résistance et multiplient les escarmouches contre l'occupant. Ils reçoivent le soutien de janissaires venus d'Alger.

Assiégés dans la ville de Jijel, les Français prennent le parti de se retirer. C'est chose faite le 31 octobre 1664. Parmi les navires qui embarquent à la hâte les rescapés du siège figure un grand et vieux vaisseau, La Lune. Il se présente le 5 novembre en rade de Toulon, surchargé par près d'un millier d'hommes et faisant eau de toutes parts. 

À Toulon, son arrivée met en lumière le fiasco de Jijel. Pour calmer les humeurs de l'opinion, l'Intendant général de la Marine prend prétexte d'une épidémie de peste pour ordonner à La Lune de se rendre en quarantaine aux îles d'Hyères voisines. Le rafiot n'a pas le temps d'y arriver. Il se casse littéralement en deux et coule d'un bloc avec ses passagers et son équipage à l'extrémité de la rade de Toulon. On recense tout au plus quarante survivants.

Menée à bien en 2013, l'exploration archéologique du vieux vaisseau a fourni de précieuses indications aux historiens sur la marine du Grand Siècle.

Publié ou mis à jour le : 2021-02-09 15:53:03
ghoudas (01-11-2016 17:51:20)

Exact Erik,il n'y avait que "LA BARBARIE "sous le joug de l'Empire Ottoman,ce sont les Français qui en 1836 ont nommé le nom d'Algérie au pays, et à cette date le Sahara ne faisait pas partie de ... Lire la suite

Erik (01-11-2016 08:48:29)

Lorsque vous écrivez "C'est la première tentative française de conquête de l'Algérie", vous semblez suggérer que l'entité "Algérie" existait à cette époque or c'est faux. Il y avait Alger et sa zone d'influence que l'on peut nommer l'Algérois mais certainement pas d'état-nation.

pbl (01-11-2016 08:16:50)

Notre époque a ceci de merveilleux que "Baba Merzoug" est maintenant installée directement au palais du roi de France et que le successeur de Louis XIV, rempli de repentance, vient s'installer, de l... Lire la suite

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