Le 30 juin 1643, à Paris, Jean-Baptiste Poquelin (21 ans) fonde L'Illustre-Théâtre avec ses amis comédiens. Cela en fait la troisième troupe de théâtre permanente de la capitale. Lui-même prend bientôt la tête de la troupe et adopte en août 1644 le pseudonyme De Molière (une référence commune aux meulières qui serait aussi le nom d'un romancier libertin précédemment à la mode).
Une vie tendue vouée à la comédie
Issu d'une famille bourgeoise proche de la cour, le jeune homme a fait d'excellentes études dans le très réputé collège jésuite de Clermont (aujourd'hui lycée Louis-le-Grand). Il est ainsi devenu avocat à 18 ans mais, attiré par le théâtre, il se détourne du droit, au grand désespoir de son père, et se lie avec des comédiens et en particulier Tiberio Fiorelli, dit Scaramouche, vedette de la comédie italienne.
Il rencontre aussi Madeleine Béjart (24 ans), directrice d'une troupe déjà connue, ainsi que ses frères Joseph et Louis. Fort de ces nouvelles amitiés, il rompt avec sa famille et renonce à la charge de tapissier du roi au profit de son frère pour suivre sa vocation de comédien. Madeleine, devenue sa maîtresse, contribue à sa formation théâtrale et va mettre à jour son génie.
C'est ainsi que naît l'Illustre-Théâtre. La même année meurent le cardinal de Richelieu et le roi Louis XIII et monte sur le trône le roi Louis XIV (5 ans)... L'ascension de Molière sera concomitante avec celle du futur Roi-Soleil.
Jean-Baptiste Poquelin, Madeleine et sept autres comédiens établissent leur petite troupe dans une salle du jeu de paume dite des Métayers puis dans celle de la Croix-Noire. Mais le succès se fait attendre et la faillite survient deux ans plus tard, en mai 1645. C'en est déjà fini de l'Illustre-Théâtre et la troupe se disperse. Quant à Molière, il connaît la prison pour dettes pendant quelques jours, avant que son père n'obtienne sa libération. Libéré, il entame avec Madeleine Béjart des tournées à travers la France dans la troupe du duc d'Épernon, sous la direction de Charles Dufresne. Ils jouent dans diverses villes du Haut-Languedoc, notamment à Pézenas, Carcassonne, Narbonne, Albi... grâce à la bienveillance du lieutenant-général de la province, le comte d'Aubijoux.
À Lyon, en 1655, Molière, qui se rêvait en tragédien, crée enfin sa première comédie, l'Étourdi. Elle est suivie l'année suivante à Béziers du Dépit amoureux. En 1658, Molière et sa troupe se rendent à Rouen, pour se rapprocher de Paris et Versailles. Ils y sont accueillis par le « grand Corneille », de quinze ans son aîné.
À l'âge avancé de 37 ans, Molière n'a encore rien écrit de notable mais il bénéficie d'une excellente réputation de comédien et surtout de la protection de Philippe d'Orléans, frère unique du roi. Il donne enfin devant Louis XIV Nicomède. Cette tragédie du vénérable ne déride pas le jeune roi (20 ans). Mais le comédien enchaîne dans la foulée avec Le docteur amoureux, une comédie qui le fait rire aux éclats !
Sa carrière est lancée !...
Vos réactions à cet article
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Jacques Boutté (16-02-2009 10:06:59)
Il y a vraisemblance à attribuer au très grand Corneille une partie ou la totalité des oeuvres signées Molière. On peut le ressentir en lisant Molière mais on s'en convainc en lisant "L'Illusi... Lire la suite
Philippe (16-02-2009 07:20:57)
Deux mystères : Qui a écrit les pièces de Molière ? Qui a écrit les pièces de Shakespeare ? Le second mystère est élucidé depuis longtemps : « Shakespeare n'a jamais existé. Toutes ses pi... Lire la suite