Montréal, métropole de l'actuelle province du Québec, est née le 17 mai 1642 sur une grande île située au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la Rivière-des-Prairies.
Une idée de Samuel de Champlain
En 1615, Samuel de Champlain, qui a déjà fondé l'« Abitation de Québec » le 3 juillet 1608, émet l'idée d'un poste sur le fleuve Saint-Laurent en vue de promouvoir la religion catholique parmi les Indiens de la Nouvelle-France... et de développer le commerce de la fourrure.
L'idée est reprise sous le règne de Louis XIII par le baron de Fancamp et Jérôme de la Dauversière, un habitant de La Flèche. Ils songent à une grande île sur le fleuve, à 1500 km à l'intérieur des terres, que l'explorateur Jacques Cartier a repérée un siècle plus tôt, le 2 octobre 1535, et baptisée « Mons realis » (Mont royal en latin). En vue de sa colonisation, ils fondent la « Société de Notre-Dame de Montréal pour la conversion des sauvages de la Nouvelle-France » (le mot sauvage vient du latin salvaticus et désignait à l'époque celui qui habite dans les bois, sans connotation péjorative comme aujourd'hui).
Le 9 mai 1641, deux navires quittent La Rochelle pour la Nouvelle-France. La colonie, qui donnera naissance au Québec actuel, ne compte encore que 400 Français. À bord des navires, une cinquantaine de personnes sous la direction de deux catholiques fervents, le gentilhomme Paul de Chomedey de Maisonneuve et l'infirmière Jeanne Mance.
L'expédition passe l'hiver à Québec et atteint le site de Montréal l'année suivante. Elle débarque près du village huron d'Hochelaga, dont un quartier actuel de Montréal perpétue le nom. L'endroit est aujourd'hui connu sous le nom de « pointe à Callière », et un très beau musée d'archéologie et d'histoire y rappelle l'événement...
Des débuts pénibles
Sitôt arrivés, les colons construisent une clôture. La messe de fondation a lieu le lendemain, dimanche 18 mai 1642. Le nouvel établissement est consacré à la Vierge et prend le nom de Ville-Marie (une dizaine d'années plus tard, il ne sera plus connu que sous le nom de Montréal). Il se dote d'un hôtel-dieu (hôpital) à l'initiative de Jeanne Mance.
Mais les débuts sont très pénibles et la ville doit se défendre contre les Iroquois, devenus de farouches ennemis des Français depuis leur rencontre malheureuse et brutale avec Samuel de Champlain.
L'arrivée de nouveaux colons permet de fortifier la colonie. En 1647, par décision du gouvernement français, les armateurs sont contraints d'amener un immigrant pour chaque tonne de fret. En 1653, le gouverneur Maisonneuve ramène de France une centaine de soldats pour mieux protéger sa ville. Celle-ci connaît enfin la sérénité avec la Grande Paix de 1701 conclue avec les Indiens.
Montréal devient bientôt la plaque tournante du commerce des fourrures, « l'or de la Nouvelle-France ».
Le temps des Anglais
Mais arrive la guerre de Sept Ans... La ville est assiégée par trois armées anglaises et se rend sans combattre le 18 septembre 1760. Comme l'ensemble de la Nouvelle-France, elle passe dès lors à la couronne britannique. Deux siècles après sa naissance, elle compte 45 000 habitants.
Au milieu du XIXe siècle, c'est une cité en pleine expansion, qui tire sa richesse non plus du commerce des fourrures mais de son port fluvial accessible aux navires transatlantiques.
Beaucoup d'immigrants y affluent et le maire de la ville prend acte de cette nouvelle réalité en dotant la ville d'un drapeau qui rappelle la diversité de ses habitants avec la fleur de lys française, la rose anglaise, le chardon écossais et le trèfle irlandais.
En 1847, Montréal est choisie en raison d'une situation géographique exceptionnelle pour devenir le siège du gouvernement du Haut-Canada (à majorité anglophone) et du Bas-Canada (à majorité francophone). Mais sa vocation de capitale tourne court après le drame du 25 avril 1849.
Ce jour-là, à l'hôtel du Parlement, le gouverneur général du Canada sanctionne (ou entérine) une loi du Premier ministre du Bas-Canada, Louis-Hippolyte La Fontaine. Cette loi vise à indemniser les victimes de la répression des rébellions qui se sont produites douze ans plus tôt dans les provinces francophones. Les commerçants anglophones de la ville se soulèvent aussitôt. Ils brûlent la résidence du Premier ministre et surtout l'hôtel du Parlement et sa riche bibliothèque. En conséquence, en 1857, la reine Victoria choisit Ottawa de préférence à Montréal pour devenir la capitale du Canada-Uni.
Aujourd'hui, Montréal conserve la satisfaction d'être la ville la plus vivante du Canada. Mais elle a dû céder à Toronto (4,5 millions d'habitants) la primauté économique.
Avec 3 millions d'habitants pour l'ensemble de son agglomération, dont une majorité qui ont le français pour langue maternelle, elle reste la deuxième ville francophone du monde après Paris.
Elle s'honore d'un très beau musée des Beaux-Arts et de quatre universités : Concordia, McGill, UQÀM (Université de Québec à Montréal) et la plus réputée de toutes, l'Université de Montréal.
Le site des Jeux Olympiques de 1976 côtoie l'un des principaux jardins botaniques du monde, créé dans les années 1920 par le frère Marie-Victorin, religieux et scientifique. Ce jardin comprend un intéressant « Biodôme » avec reconstitution de milieux tropicaux...
L'île du Saint-Laurent sur laquelle s'est tenue l'exposition universelle de 1967 est quant à elle devenue un grand parc d'attractions.
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Voir les 4 commentaires sur cet article
Jean Gallet (17-05-2016 17:13:20)
La deuxième ville francophone du monde est...Paris, puisque la première est Kinshasa, en république démocratique du Congo. Abidjan vient en troisième place et Montréal ne pointe qu'à la quatriÃ... Lire la suite
robert (19-05-2012 00:36:51)
La recrue de 1653 appelée"la Grande recrue" est considérée comme la seconde fondation de Montréal.Elle a été formée à La Flèche par des recrutements dans la vallée du Loir effectuÃ... Lire la suite
Nathacha (15-05-2012 17:11:56)
Ce serait peut-être trop long à raconter, mais il est important de savoir que Montréal fut le berceau de l'industrialisation du Canada, grâce au "pouvoir de l'eau" des turbines du Canal ... Lire la suite