Le 16 décembre 1600, Henri IV épouse Marie de Médicis... et sa dot !
Le roi de France s'était résolu peu de temps auparavant à répudier Marguerite de Valois (la « reine Margot »). Il avait épousé la fille de Catherine de Médicis le 18 août 1572, à la veille du massacre de la Saint-Barthélemy (24 août) mais le couple n'avait pu avoir d'enfant et l'un et l'autre s'étaient séparés, menant chacun de leur côté une vie sentimentale agitée.
Le « Vert-Galant » avait ensuite perdu sa maîtresse Gabrielle d'Estrées, morte en couches le 9 avril 1599. Fou d'amour et en manque d'héritier, il avait été tenté de l'épouser, au grand désespoir de son ministre et ami Maximilien de Béthune, futur duc de Sully.
Le ministre, considérant l'état lamentable des finances du royaume après trois décennies de guerres de religion, préfère conclure pour le roi un mariage d'argent. Il oriente naturellement ses recherches vers la richissime cité de Florence.
Un mariage en or
La nouvelle promise, Marie de Médicis, a 25 ans, soit 22 ans de moins que le roi. Née à Florence le 26 avril 1573, elle est la fille de François Ier, grand-duc de Toscane, et de Jeanne, archiduchesse d'Autriche. C'est aussi une lointaine cousine de l'ancienne régente Catherine de Médicis.
Comme il faut aller vite avant que le pape ne fasse d'objection à ce remariage, l'union est célébrée par procuration le 5 mai 1600 à Florence, où Henri IV est représenté par son grand écuyer, le duc de Bellegarde.
Marie de Médicis s'embarque en novembre 1600 pour Marseille et rencontre le 4 décembre 1600 son royal époux à Lyon, où le mariage est enfin consommé. L'union est solennisée par une messe célébrée en la cathédrale Saint Jean de Lyon le 16 décembre suivant par le légat du pape.
Comme prévu, la dot est conséquente. Elle s'élève à 600 000 écus. La mariée est plutôt belle mais vindicative, hautaine et sotte, également très superstitieuse. Autant de défauts qui vont éclater au grand jour quand elle assumera la régence après l'assassinat du roi.
En attendant, le vieux roi manifeste une certaine tendresse à l'égard de sa jeune et accorte épouse. Celle-ci lui donne de nombreux enfants, six au total, dont le futur Louis XIII, né le 27 septembre 1601 à Fontainebleau. Mais le couple ne manque pas aussi de se déchirer dans de très nombreuses et fréquentes disputes.
Toujours avide de chair tendre, le « Vert-Galant » ne se fait pas faute de tromper sa femme. Il poursuit en particulier une relation assidue avec Henriette d'Entragues, qui a succédé dans son coeur à la regrettée Gabrielle d'Estrées. La favorite ne se fait pas faute de traiter la reine de « grosse banquière ».
Le roi n'a cure de ces querelles. Ses enfants adultérins sont élevés à Saint-Germain-en-Laye avec ses enfants légitimes, l'heureux père manifestant une tendre affection aux uns comme aux autres.
Vos réactions à cet article
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Polaillon (16-01-2016 21:47:06)
J'ai retrouvé 1573 et non 75 pour la date de naissance de Marie de Médicis. Vous indiquez le 26 aout, n'est-ce pas le 26 avril ?
cordialement
Polaillon (16-01-2016 21:39:29)
Marie de Médicis n'est-elle pas née le 26 avril 1575 à Florence et non en 73 ?
cordialement