23 décembre 1588

Le duc de Guise est assassiné !

Le 23 décembre 1588, le duc de Guise est assassiné au château de Blois.


L'assassinat du Duc de Guise,  source : INA
Le temps des assassins

Quelques mois plus tôt, le roi Henri III a été chassé de Paris parce que, n'ayant pas d'enfant mâle pour lui succéder, il acceptait de laisser le trône, à sa mort, à Henri de Navarre, un protestant ! Réunis dans une Ligue catholique, les Parisiens se disposent à donner la couronne au duc Henri de Guise.

Henri III affecte alors de se soumettre et promet de ne jamais conclure « aucune paix ou trêve avec les hérétiques ». Il nomme Henri de Guise lieutenant général du royaume et lui demande de le rejoindre à Blois où doivent se réunir les états généraux.

Le roi supporte sans mot dire l'insolence de son ennemi mais décide d'agir. Le vendredi 23 décembre 1588, au petit matin, une douzaine de fidèles le rejoignent dans son antichambre. Ils font partie de la garde royale. Le roi lui-même leur distribue des poignards. Leur chef se cache dans la chambre du roi avec huit complices. Les autres attendent à côté. Le roi se retire.

Henri de Guise pénètre dans la chambre où le roi l'a convoqué sous prétexte d'en terminer avec les affaires courantes avant Noël. Le duc est aussitôt percé de coups de poignard.

Quand le roi rentre dans la chambre et voit ce colosse de près de deux mètres étalé de tout son long au pied de son lit, la chronique lui prête cette réflexion : « Mon Dieu, qu'il est grand ! Il paraît même plus grand mort que vivant ! »

Le lendemain, c'est au tour du cardinal Louis de Lorraine, le frère du Balafré, d'être à son tour assassiné. Son corps est brûlé et jeté dans la Loire (ce refus de sépulture témoigne de la haine qui agite les esprits).

Les chefs de la Ligue sont arrêtés mais le camp catholique ne désarme pas. Paris proclame la déchéance d'Henri III. Les troupes espagnoles campent à Paris et Rouen, en soutien des insurgés.

Il appartiendra à Henri de Navarre, devenu Henri IV, de restaurer la paix civile.

Publié ou mis à jour le : 2023-12-26 23:31:54
Michael (26-12-2023 23:43:02)

Je regrette que l'article ne cite pas la réaction de Catherine de Médicis de la Tour d'Auvergne : "C'est bien taillé mon fils, maintenant il faut recoudre". Une réaction de grande souveraine, à l... Lire la suite

Marc-aurel (06-01-2017 01:42:04)

Non Monsieur LECOCQ, c'était bien sous le n° III qu'Henri était roi de Navarre!... Et ensuite roi de France sous le n° IV.

André Lecocq (26-02-2015 12:48:23)

"...son héritier légitime le plus proche, le protestant Henri III de Navarre." Je suppose qu'il s'agit d'Henri IV de Navarre!

l'homme dans la lune (16-12-2007 21:38:25)

Il me semble que cette présentation sous-estime les questions posées par ceux qui se sont opposés à Henri III. Des travaux historiques tels que ceux de Jean-Marie Constant ont montré que les Français souhaitaient majoritairement une réduction des pouvoirs du roi et un contrôle de celui-ci par les états généraux. C'est aussi cela qui est mort avec le Duc de Guise en 1588.

Voir ce dossier sur le sujet : http://www.lesbonsdocs.com/docs/ligueetetatsgeneraux.htm.
On y trouve cette synthèse des cahiers de doléances de 1588

"Dans l'ensemble, les cahiers ligueurs souhaitaient donc enlever un certain nombre de pouvoirs au souverain pour les rendre à la société civile.
C'est d'ailleurs ce thème si français de la limitation de l'emprise de l'État qui domine à travers tous les cahiers. En effet, tous demandèrent la suppression de quantité d'offices, certains voulant annuler les créations en remontant jusqu'à Louis XII (1498-1515), d'autres à François Ier (1515-1547), Henri II (1547-1559) et Charles IX (1559-1574), mais le rêve politique des Français, exprimé à la veille des états généraux de 1588, résidait dans de vastes autonomies où la société civile prendrait une part importante à son propre gouvernement. Ainsi, plus de vénalité dés charges, peu d'officiers de judicature, pas du tout d'officiers de finances ni de financiers, mais des tribunaux d'exception pour juger ceux qui s'enrichiraient au détriment des finances publiques, un clergé largement choisi par les paroissiens ou par leurs représentants, des gouverneurs et des chefs de guerre recrutés dans les provinces et qui mobiliseraient des soldats du cru, des nobles vivant selon les traditions chevaleresques, des villes s'administrant elles-mêmes suivant les traditions, le tout bien sûr et d'abord dans la plus totale adhésion à la religion catholique,
voilà les grandes lignes du programme révélé par les cahiers de doléances ligueurs des trois ordres."

Herodote.net vous répond :
La thèse ci-dessus reflète un aspect commun à toutes les frondes nobiliaires : le désir d'abaisser le pouvoir royal... au profit des nobles. Il est excessif d'y voir un combat pour la démocratie.

Respectez l'orthographe et la bienséance. Les commentaires sont affichés après validation mais n'engagent que leurs auteurs.

Actualités de l'Histoire
Revue de presse et anniversaires

Histoire & multimédia
vidéos, podcasts, animations

Galerie d'images
un régal pour les yeux

Rétrospectives
2005, 2008, 2011, 2015...

L'Antiquité classique
en 36 cartes animées

Frise des personnages
Une exclusivité Herodote.net