Le 20 octobre 1587, à Coutras, entre Bordeaux et Périgueux, l'armée protestante, commandée par Henri III de Navarre, bat à plate couture l'armée catholique du roi de France Henri III en dépit d'effectifs inférieurs.
Depuis le début des guerres de religion, 25 ans plus tôt, c'est la première victoire des protestants dans une bataille rangée. Ils la doivent à l'énergie de leur chef, le roi de Navarre, héritier de la couronne de France et futur Henri IV.
À la bataille de Coutras, pour la première fois, Henri de Navarre et ses compagnons protestants se dotent d'une écharpe blanche. La légende veut que ce soit la « Grande Corisande », Diane d'Andoins, maîtresse du roi de Navarre, qui ait suggéré à celui-ci ce signe de reconnaissance. Les hagiographes du futur roi Henri IV feront plus tard la confusion entre l'écharpe et un panache qu'aurait porté le roi, notamment à la bataille d'Ivry. Le blanc, sans doute choisi pour s'opposer au rouge, couleur des troupes espagnoles et catholiques, ou par référence à une forme de pureté évangélique, va ainsi devenir la couleur du clan protestant, puis, quand Henri montera sur le trône, l'une des couleurs de référence de la monarchie française.
Le goût amer de la guerre civile
Après un début de bataille qui donne l'avantage aux catholiques, Henri de Navarre fait donner l'artillerie et la cavalerie, gardées en réserve. L'armée royale fléchit. C'est dès lors un corps-à-corps dans lequel Henri de Navarre fait montre d'un courage remarquable. En à peine deux heures, la bataille se solde par la mort de 2000 catholiques, parmi lesquels le chef de l'armée royale, le duc de Joyeuse, l'un des favoris du roi Henri III, et son frère Saint-Sauveur.
En bon politique, soucieux de préparer la réconciliation future entre les deux clans ennemis, Henri III de Navarre (futur Henri IV) organise dès le lendemain, à Libourne, sur la Dordogne, de grandioses funérailles pour les victimes des deux camps. Il libère les prisonniers et renvoie la dépouille de Joyeuse au roi de France avec un message de sincère contrition : « Je suis bien marri qu'en cette journée je ne pus faire de différence des bons et naturels Français d'avec les partisans et adhérents de la Ligue... Croyez, mon cousin, qu'il me fâche fort du sang qui se répand... ».
La défaite achève de discréditer le roi légitime Henri III aux yeux des ligueurs catholiques. Ceux-ci vont se rallier aux Guise et le chasser de Paris. Quelques mois plus tard, il sera assassiné par un moine.
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