La bataille de Ksar el-Kébir est aussi dite bataille de l'oued Al-Makhazine ou bataille « des Trois Rois » du fait de la présence du Portugais Sébastien, et des deux rivaux marocains Abd el-Malik et El Motaouakil !
Elle figure parmi les plus hauts faits militaires du Maroc et les plus grandes tragédies du Portugal. Notons qu'elle se soldera par la mort des trois souverains !...
Deux vaincus et un vainqueur, trois morts
Désireux de prendre pied au Maroc, le jeune roi du Portugal Sébastien (24 ans) répond avec bienveillance à la proposition d'alliance d'un ancien roi du Maroc, El Motaouakil, en conflit avec le sultan Abd el-Malik Saâdi. Parti de Lisbonne, il débarque avec sa flotte entre Tanger et Asilah. Il commande 20 000 hommes mais le sultan en dispose lui-même de 50 000.
Habilement, le souverain saâdien lui adresse une lettre de provocation qui le convainc de quitter sa base littorale et de se porter à sa rencontre, à l'intérieur du pays. Il traverse l'oued el Makhazen (ou Al-Makhazine) et fait sa jonction avec son allié El Motaouakil.
L'affrontement avec l'armée du sultan a lieu le 4 août 1578, près de Ksar el-Kébir (ou Alcazar Quivir). Il tourne très vite au désastre pour le Portugais et son allié. Leurs armées sont battues et empêchées de faire retraite, le sultan ayant fait détruire les ponts sur l'oued Al-Makhazine.
Le jeune roi trouve la mort dans une charge de la cavalerie tandis que son allié se noie en tentant de traverser l'oued. Le sultan n'a pas l'occasion de savourer sa victoire car il meurt lui-même d'un empoisonnement ou d'une maladie contractée avant la bataille ! Sa mort est tenue secrète jusqu'à la confirmation de la victoire.
Funestes conséquences
La mort sans héritier direct du jeune roi Sébastien, de la dynastie d'Aviz, suscite désespoir et incrédulité chez ses sujets.
Circonstance aggravante, une grande partie de la noblesse portugaise périt également au cours de ladite bataille.
Il s'ensuit deux ans plus tard l'annexion du Portugal par le roi d'Espagne Philippe II de Habsbourg, fils d'une princesse portugaise !
La noblesse portugaise ne se résoudra jamais à l'annexion et va reconquérir son indépendance deux générations plus tard, le 1er décembre 1640.
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