Le 1er mars 1562, environ six cents protestants écoutent un prêche dans une « grange », à Wassy (ou Vassy), en Champagne (département actuel de la Haute-Marne).
Cette ville d'environ trois mille habitants, enclose de remparts, est située à proximité de Joinville, la résidence habituelle de la famille de Guise, chef de la faction catholique à la cour du roi de France Charles IX.
Six semaines plus tôt, l'Édit de Janvier a suspendu le culte calviniste à l'intérieur des villes closes. Le prêche de Wassy se trouve être donc en infraction avec l'édit...
Au même moment, le duc François II de Guise rentre à la cour, à Paris, après s'être entretenu à Saverne, en Alsace, avec le duc Christophe de Wurtemberg, un luthérien, sur une possible conciliation entre les catholiques et les protestants de France.
S'étant arrêté à Wassy pour assister à la messe, le duc est informé de la tenue illégale du prêche calviniste. Cédant aux objurgations du prieur de Wassy, il envoie trois de ses hommes s'informer de la situation. Ceux-ci sont accueillis par des injures.
La troupe du duc intervient alors et prend d'assaut la grange. On compte parmi les fidèles 25 à 50 morts et près de cent cinquante blessés. Dans une lettre au duc de Wurtemberg, le 17 mars suivant, le duc se défendra d'avoir provoqué le drame et parlera d'un « accident ».
Venant après plusieurs autres « accidents » du même type dans un climat très tendu, ce massacre suscite une énorme émotion tant chez les protestants que chez les catholiques.
Un mois plus tard, le 2 avril 1562, le protestant Louis de Bourbon, Ier prince de Condé et frère cadet d'Antoine de Bourbon, s'empare de la ville d'Orléans. C'est pour de bon le début des guerres de religion qui affecteront la France pendant plus de trente ans.
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