16 novembre 1532

Pizarre s'empare de l'Inca Atahualpa

Le 16 novembre 1532, l'Inca Atahualpa, ou « fils du Soleil », se rend en grande pompe auprès de Pizarre dans l'espoir de sauver son pays, l'empire inca.

Son arrestation par traîtrise va livrer aux Espagnols l'immense empire des Andes, ses villes et ses mines...

L'Amérique andine des origines à Pizarre

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Dans les vallées littorales et les hauts plateaux du Pérou, se sont épanouies les plus grandes civilisations d'Amérique du Sud, jusqu'à l'arrivée des Espagnols, et de Pizarre en particulier, en 1532.

Ces civilisations dites « précolombiennes », car nées avant l'arrivée de Christophe Colomb, se sont développées, soulignons-le, en l'absence de tout contact avec les autres civilisations !

Les autres régions du continent, qu'il s'agisse de la forêt amazonienne ou de la steppe (la « Pampa ») argentine, sont restées le domaine de la chasse et de la cueillette ainsi que de l'agriculture itinérante sur brûlis.

Une brute illettrée

Francisco Pizarro (vers 1475 - 26 juin 1554), Musée d'Amérique, MadridFrancis Pizarre (en espagnol Francisco Pizarro) est un soldat espagnol brutal et illettré.

Après la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb, il a quitté son Estrémadure natale et s'est embarqué en quête d'aventures.

Déjà quinquagénaire, il rêve de renouveler l'exploit d'Hernan Cortés, un aristocrate de sa région qui a soumis le royaume aztèque, dans l'actuel Mexique. Il s'associe avec un autre « conquistador » de son espèce, Diego de Almagro. Ensemble, ils explorent la côte occidentale de l'Amérique du sud.

Forts de leurs découvertes, ils obtiennent le soutien de l'empereur Charles Quint pour la conquête de l'empire inca, au coeur de la chaîne montagneuse des Andes. C'est ainsi qu'ils débarquent à Tumbes, au nord du Pérou, à la tête de 183 aventuriers... et avec 37 chevaux. 

La petite troupe s'engage dans l'ascension de la cordillère des Andes, à la rencontre de l'Inca, le souverain de ces montagnes.

En chemin, Pizarre obtient confirmation de l'existence de fabuleuses mines de métaux précieux, or et argent. Le conquérant apprend aussi que l'Inca Atahualpa est en butte à une rébellion conduite par son propre frère Huascar. Il joue de la rivalité entre les deux hommes pour imposer sa médiation. C'est ainsi qu'il invite Atahualpa à lui rendre visite dans la localité de Cajamarca.

Un crime crapuleux

Quand l'Inca arrive avec sa suite, le chapelain espagnol l'exhorte à se convertir et lui tend la Bible. L'Inca la rejette. Le chapelain, alors, se tourne vers son chef et lui dit : « Je vous absous » (sous-entendu : pour tous les crimes que vous allez commettre). À ce signal, les cavaliers dissimulés derrière les maisons massacrent les Indiens au canon et à l'arquebuse. Plusieurs milliers succombent.

L'Inca avait coutume de dire : « Dans ce royaume, aucun oiseau ne vole, aucune feuille ne bouge, si telle n'est pas ma volonté ». L'Espagnol n'en a cure et se saisit d'Atahualpa.

Mort de l'Inca Atahualpa, le 29 août 1533Le prisonnier lui promet une rançon fabuleuse contre la promesse de la vie sauve. C'est ainsi que, pendant des mois, les sujets de l'Inca amènent à Pizarre des caravanes chargées de métaux précieux. Au total l'équivalent de 4.600.000 ducats espagnols. 

Pour complaire à son bourreau, l'Inca, de sa cellule, ordonne aussi l'exécution de son rival Huascar et se fait baptiser...

Mais Pizarre n'a cure de ces démonstrations de bonne volonté. Ayant obtenu la rançon qu'il voulait, il fait traduire l'Inca en jugement. Au terme d'un procès évidemment inique, le prisonnier est condamné à être brûlé vif.

Par une singulière mesure de clémence, Pizarre se contente de le faire garrotter dans sa cellule le 29 août 1533. L'empereur Charles Quint condamnera vivement ce crime mais n'y pourra rien changer.

C'est la fin de l'empire inca qui domina les Andes pendant quelques décennies et développa une civilisation originale, fondée sur l'adoration du soleil et la culture de la pomme de terre.

Pizarre achève la conquête du pays et fonde la ville de Lima. Bientôt, il ne tarde pas à se disputer avec ses compagnons de fortune. Il fait exécuter Almagro mais meurt lui-même assassiné par les amis de ce dernier le 26 juin 1541...

La colonisation espagnole

La colonisation espagnole peut commencer. Dès 1543 est fondée la vice-royauté du Pérou, qui régente toute l'Amérique du Sud espagnole. Sa capitale est Lima, ville créée par Pizarre sur la côte de l'océan Pacifique.

Recueil de châtiments dans les mines du Pérou, par Guaman Poma de Ayala (1615)Au XVIIIe siècle, elle est considérablement réduite par la création des vice-royautés de Nouvelle-Grenade et du Rio de la Plata ainsi que de la capitainerie générale du Chili, lequel a été occupé par un émule de Pizarre.

Dans ces territoires le joug des colons espagnols ne tarde pas à s'appesantir.

La population indienne chute dans des proportions effroyables jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, du fait des oppressions de toutes sortes, des maladies introduites par les Européens (variole, rougeole)...et du travail forcé (la « mita »), en particulier dans les mines d'argent du Potosí (Bolivie actuelle).

Sur les ruines de l'empire inca naîtront au XIXe siècle les États indépendants du Pérou, de l'Équateur et de la Bolivie. Leurs origines dramatiques leur valent encore de nos jours un sort pitoyable.

Publié ou mis à jour le : 2022-11-16 17:12:34
Francisco Pizarro et les Espag (16-11-2022 12:09:03)

Je vois que l'odieuse "Leyenda Negra" est toujours de mise chez Hérodote pour décrier la conquête et evangélisation des Amériques par les Espagnols au XVIe siècle. Non, Francisco Pizarro, p... Lire la suite

Chappé Daniel (20-07-2015 11:01:40)

Bonjour
Je profite de l'espace proposé pour signaler que suite à une mauvaise manipulation mon réabonnement de 18€ a été enregistré 2 fois le 20/7
Ref de ma commande 55acb2855df22
Merci et bien cordialement

Semaphore (17-07-2015 19:39:15)

Bonjour,
Pour quelle raison ecrivez-vous PIZARRE alors que son nom est PIZARRO ?
A propos de FRANCO dois-je ecrire FRANCE ?
Amusant
Bien a vous cher historien :-)

Roland Berger (17-07-2015 14:26:35)

Il faut se réjouir de ce que les catholiques d'aujourd'hui ne sentent plus autorisés à se sentir supérieurs aux non-élus.

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