25 juin 1530

La Confession d'Augsbourg

La Diète du Saint Empire romain germanique se réunit à Augsbourg au printemps 1530.

Devant les seigneurs, évêques et représentants des villes, l'empereur Charles Quint propose un arbitrage entre partisans et ennemis du prédicateur Martin Luther car il a besoin de toute la noblesse allemande pour lutter contre les Turcs et le sultan Soliman Ier qui sont arrivés jusque dans les faubourgs de Vienne.

Protestation à Spire

Lors d'une précédente Diète, à Spire, en 1526, une communication de l'empereur Charles Quint avait permis aux partisans de Luther d'espérer quelques accommodements. Trois ans plus tard, la Diète se réunit à nouveau à Spire mais, cette fois, l'empereur Charles Quint se montre intransigeant.

Le 19 avril 1529, cinq princes et les représentants de quatorze villes répliquent par une protestation solennelle : « Nous protestons devant Dieu, ainsi que devant tous les Hommes, que nous ne consentons ni n'adhérons au décret proposé dans toutes les choses qui sont contraires à Dieu, à sa sainte Parole, à notre bonne conscience, au salut de nos âmes ». De là le mot protestant sous lequel se feront plus tard appeler l'ensemble des partisans de la Réforme [au sens de : professer sa foi, du latin pro (pour) + testare (témoigner)].

Confession d'Augsbourg

Craignant pour sa vie, Martin Luther se fait représenter à la Diète d'Augsbourg par Philippe Melanchton.

Le 25 juin 1530, celui-ci présente à la Diète la profession de foi de Luther, connue sous le nom de « Confession de foi d'Augsbourg ». Les 28 articles de ce texte sont considérés depuis lors comme l'expression la plus précise de la théologie luthérienne. Elle est arc-boutée sur trois principes : sola scriptura, sola gratia, sola fide (L'Écriture seule, la grâce seule, la foi seule).

Bien que contresignée par sept princes et les représentants de deux villes, la Confession d'Augsbourg est rejetée après six semaines de réflexion par les théologiens catholiques en dépit de sa modération doctrinale.

Menacés par les armées impériales, les princes protestants forment alors la ligue de Smalkade et appellent à leur secours le grand rival de Charles Quint, le roi de France François Ier, bon catholique au demeurant.

La nouvelle religion va obtenir sa reconnaissance définitive par le compromis d'Augsbourg du 25 septembre 1555. Elle va se répandre dans le nord de l'Europe, non sans déchirer profondément le continent, et l'Allemagne en particulier.

Pour l'Allemagne, la Réformation (ou Réforme) introduite par Luther est l'équivalent de ce que fut la Révolution de 1789 en France, par ses conséquences mentales, sociales et politiques. La Confession d'Augsbourg fédère encore aujourd'hui 65 millions de fidèles des églises luthériennes, principalement en Allemagne, en Scandinavie et dans les régions américaines d'immigration allemande.

Publié ou mis à jour le : 2024-02-20 11:37:31

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