Le 11 décembre 1518, le chapitre de Zurich élit le prédicateur Ulrich Zwingli (34 ans) à la cure de la cathédrale. C'est le début d'une réforme religieuse originale, concurrente de celle de Luther.
Jeune humaniste passionné de lettres grecques et latines, familier du philosophe Érasme, Zwingli a d'abord été curé de Glaris puis aumônier des soldats suisses, ce qui lui a valu d'assister à la bataille de Marignan. Élu à Zurich, il dénonce les abus de l'Église romaine et revendique une religion très épurée avec une structure démocratique, voire pas de structure du tout comme aux premiers temps du christianisme. Dans ses ouvrages (De la Justice divine...), le prédicateur développe une théologie fondée sur la gratuité de la Grâce : Dieu pardonne à qui il veut.
Ses thèses sont dans l'ensemble proches de Luther, son contemporain, mais il ne tarde pas à s'opposer à celui-ci à propos du sacrement de l'Eucharistie (la communion dans le corps du Christ par l'absorption d'une hostie consacrée). Lui-même ne veut voir dans l'hostie qu'un symbole et non le corps du Christ réellement présent.
À la suite des prédications de Zwingli, les habitants de Zurich expurgent leurs églises de toute décoration. Ils ôtent les représentations des saints et de la Vierge. En 1525, ils abolissent même la messe. Dans six des treize cantons suisses, les habitants votent leur ralliement à la Réforme.
À Neuchâtel, cité jurassienne et romande, alliée à la Confédération, les habitants se rallient à la Réforme à l'instigation de Guillaume Farel, un prédicateur proche de Zwingli.
Les cantons ruraux, restés catholiques, font bientôt appel à l'Autriche et attaquent Zurich. C'est ainsi que le 11 octobre 1531, Zwingli trouve la mort à la tête de ses concitoyens à la bataille de Kappel. Malgré leur défaite, les cantons de Berne, Bâle, Zurich et Schaffhouse restent fidèles à la Réforme cependant qu'à Genève monte bientôt l'étoile d'un autre réformateur, Jean Calvin.
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Erik (12-12-2020 19:04:59)
Je croyais que la non-reconnaissance de l'eucharistie était partagée par Luther. Il me semble qu'elle est considérée comme symbolique chez tous les protestants actuels (je ne parle pas des courants évangéliques qui sont d'un autre métal).