13 septembre 1513

Les Suisses lèvent le siège de Dijon

Le 13 septembre 1513, au bout de cinq jours seulement, les Suisses lèvent le siège de Dijon, capitale de la Bourgogne. Le duc Louis II de La Trémoille, gouverneur de la ville, les convainc de se retirer en leur offrant l'assurance d'une rançon colossale.

Avec ce tardif épisode des guerres de Bourgogne, c'en est fini des menaces d'invasion qui pesaient sur la France et du conflit entre celle-ci et la Sainte Ligue fomentée par le pape Jules II. Les guerres d'Italie entamées près de vingt ans plus tôt connaissent une pause que le roi Louis XII va mettre à profit pour restaurer son royaume et ses affaires familiales.

Tapisserie du siège de Dijon, 1513 (musée des Beaux-Arts, Dijon)

Dijon sauvée par l'or et Notre-Dame

Les Suisses, qui se joints à la Sainte Ligue l'année précédente, se rassemblent à Zurich. Au nombre de 30 000 environ, ils sont rejoints à Besançon par un contingent franc-comtois puis se dirigent vers Dijon en pillant tout ce qu'ils trouvent sur leur passage.

Le gouverneur de Dijon prépare la défense de la ville. Il confie la garde des fortifications à un contingent de mercenaires et fait raser et incendier les faubourgs afin que l'ennemi ne puisse s'y faufiler en cachette et rapprocher ses canons des fortifications.

Les Suisses arrivent enfin le 8 septembre. Ils installent leurs batteries à l'est de la ville, en un lieu appelé aujourd'hui « fontaine des Suisses », et également à l'ouest, dans la chartreuse de Champmol. Chacun attend l'assaut, prévu le lundi 12 septembre...

Doutant de la fidélité des habitants à la dynastie des Valois et de leur détermination à résister, La Trémoille entame des négociations et se rend le matin du jour fatidique dans le camp ennemi. Habilement, il obtient des capitaines suisses un traité de paix par lequel il promet de leur verser 400 000 écus et s'engage au nom du roi Louis XII à renoncer à toute nouvelle intrusion dans les affaires italiennes. 

Les bourgeois de Dijon donnent un acompte de 8 000 écus et livrent cinq otages dont l'échevin Philibert Godran. Les Suisses, satisfaits de l'aubaine, s'en retournent dans leurs montagnes, non sans piller au passage les  vignobles de la région.

Mais le roi, qui n'entend pas renoncer à l'Italie, refuse de ratifier le traité et de verser le complément de la rançon, ce qui vaudra à son successeur François 1er d'affronter une nouvelle fois les Suisses deux ans plus tard, à Marignan. Précisons aussi qu'en dépit de la rupture du traité, les otages seront libérés grâce à l'intervention de La Trémoille et de leurs familles.

Les Dijonnais, voyant s'éloigner contre toute attente les redoutés montagnards suisses, rendent grâce de leur salut à Notre Dame de Bon-Espoir. Cette statue en bois de la Vierge, d'époque romane, orne l'église Notre-Dame et, pendant le siège, avait été transportée en procession à travers la ville.

Publié ou mis à jour le : 2019-05-14 16:05:02

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