Le 14 mai 1509, la République de Venise est vaincue à Agnadel, non loin de Milan, par la Ligue de Cambrai, qui réunit le pape Jules II, le roi de France Louis XII, l'empereur d'Allemagne Maximilien 1er et le roi d'Aragon Ferdinand.
Cette ligue de circonstance est une péripétie parmi d'autres dans les guerres d'Italie qui agitent la jeunesse guerrière d'Europe pour pas grand-chose. L'instigateur de cette ligue est le pape Jules II lui-même.
Un pape soldat
Plus épris de combats que de bonnes paroles, Giuliano Della Rovere a été élu pape sous le nom de Jules II le 1er novembre 1503, à 60 ans. Il a aussitôt pris les armes pour défendre les États pontificaux menacés de dislocation. Dès 1504, il a enlevé la Romagne à César Borgia et conquis Bologne et Pérouse.
Mais il ne tarde pas à se heurter à Venise. La Sérénissime République prétend en effet étendre ses possessions de Terre Ferme et conquérir la Romagne.
Le 10 décembre 1508, le pape Jules II constitue contre elle la ligue de Cambrai. À Agnadel, la Ligue a raison des Vénitiens. Les Français, notamment le chevalier Bayard, s'illustrent aux côtés de leurs alliés et leur victoire met la République de Venise à la merci d'une invasion, voire d'une disparition.
Mais bientôt, le pape Jules II renverse les alliances et se retourne contre les Français !
Retournement d'alliance : d'Agnadel à Ravenne
Après avoir fomenté avec les Français, les Espagnols et les Impériaux une alliance contre la République de Venise, le pape soldat se retourne contre ses alliés. Avec le doge de Venise, le roi d'Angleterre et le roi d'Aragon, il crée cette fois une Sainte Ligue contre le roi de France Louis XII et l'empereur d'Allemagne Maximilien 1er.
Le 11 avril 1512, les Français l'emportent à Ravenne sur les Vénitiens et les Espagnols réunis mais ils ont la douleur de perdre leur meilleur général, Gaston de Foix, et cette victoire ne les empêche pas d'être peu après chassés du Milanais.
Qui plus est, La France est envahie par les Anglais qui débarquent à Calais et même par les Suisses, qui font le siège de Dijon. Le 13 septembre 1513, La Trémoille, capitaine français, signe à la hâte un traité avec les Suisses. Louis XII, de son côté, signe in extremis une trêve avec le roi d'Aragon. Le pape Jules II étant mort sur ces entrefaites, Louis XII se réconcilie aussi avec son successeur, Léon X, ainsi qu'avec le roi d'Angleterre.
Là-dessus, il meurt le 1er janvier 1515, auréolé par le surnom de «Père du Peuple» que lui ont donné les états généraux de 1506 après qu'il eut diminué le montant de la taille ! Les guerres d'Italie pourraient s'arrêter là mais François 1er, le successeur de Louis XII, va les relancer en revendiquant pour lui-même le duché de Milan. Le pape formera contre lui une nouvelle ligue qui sera défaite à Marignan.
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