Le 21 septembre 1435, à Arras, un traité entre le roi de France Charles VII et le duc de Bourgogne Philippe le Bon enterre la querelle dite des Armagnacs et des Bourguignons.
Le roi s'est acquis une légitimité dynastique grâce à l'intervention de Jeanne d'Arc, suppliciée quatre ans plus tôt. Le roi se sent désormais en mesure d'engager la contre-offensive contre les Anglais. Il a besoin pour cela de ramener le duc de Bourgogne dans son camp.
Par l'entremise du pape et de son beau-frère, l'affable René d'Anjou, Charles VII entreprend de se réconcilier à Arras avec le duc de Bourgogne, Philippe le Bon.
Il n'hésite pas à s'humilier en faisant amende honorable pour le meurtre du duc Jean sans Peur. Le traité débute par cette confession :
« Premièrement, le roi dira, ou par ses gens notables suffisamment fondés fera dire à mondit seigneur de Bourgogne, que la mort de feu le duc Jean de Bourgogne, son père, que Dieu absolve, fut iniquement et mauvaisement faite par ceux qui perpétrèrent ledit cas, et par mauvais conseil, et lui en a toujours déplu et de présent déplaît de tout son coeur, et que s'il eût su ledit cas, et en tel âge et entendement qu'il a à présent, il y eût obvié à son pouvoir... ».
Le roi cède au duc les comtés d'Auxerre et de Mâcon et les villes de la Somme, sous condition de rachat (son fils et successeur Louis XI effectuera ledit rachat). En contrepartie, le Bourguignon renonce à son alliance avec les Anglais. C'est l'épilogue de la fameuse querelle des Armagnacs et des Bourguignons.
On peut noter que la querelle reprendra une génération plus tard entre le roi de France Louis XI, fils de Charles VII, et la Bourgogne riche et puissante du duc Charles le Téméraire, fils de Philippe le Bon. La mort pitoyable du duc en 1477 et l'annexion de son duché au royaume y mettront un terme définitif.
Après le traité d'Arras, le roi se hâte de retrouver sa capitale. Le connétable de Richemont reprend Paris en 1436 et l'ancien «petit roi de Bourges» y fait une entrée triomphale le 12 novembre 1437. Le roi anglais, qui prétend toujours régner sur la France, se résigne à signer une trêve à Tours le 28 mai 1444.
Tranquille pour quelques années, Charles VII peut mettre les affaires du royaume en ordre.
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