18 juin 1429

Jeanne d'Arc victorieuse à Patay

Nous sommes dans la deuxième phase de la « guerre de Cent Ans ». Les Anglais et leurs alliés bourguignons tiennent non sans difficulté le nord de la France. 

Six semaines après avoir délivré Orléans, les troupes du roi Charles VII, accompagnées par Jeanne d'Arc, chassent les Anglais de Beaugency et de Meung, sur la Loire. Le 18 juin 1429, elles se heurtent à une armée anglaise venue de Paris. Le choc a lieu à Patay, au nord-ouest d'Orléans. Les Français remportent une victoire totale. C'est leur premier succès dans une bataille rangée depuis leur défaite écrasante d'Azincourt, quinze ans plus tôt.

Contrairement à la représentation ci-dessous, Jeanne d'Arc n'assiste que de loin à l'affrontement...

André Larané
La Pucelle, Franck Craig (1874-1918), 1907, Musée d'Orsay, Paris

Enfin une victoire !

Le roi Charles VII, revigoré par l'arrivée de Jeanne d'Arc et la délivrance d'Orléans, a repris l'offensive. Ses troupes sont commandées par son gendre le duc Jean d'Alençon. Elles sont rejointes par les troupes de Dunois, le défenseur d'Orléans. Elles bénéficient aussi de l'appui des Écossais de l'Auld Alliance (la « Vieille Alliance »), commandés par Patrick Ogilvy.

Ainsi renforcée, l'armée royale descend la vallée de la Loire afin d'en chasser les Anglais. Elle rencontre une première fois ceux-ci devant la petite ville de Jargeau, le 12 juin. Jeanne d'Arc, brandissant son étendard, monte à l'assaut des remparts. Blessée d'une pierre à la tête, elle se relève et continue sur sa lancée. Bientôt, les Anglais refluent en désordre cependant que leur chef, le duc de Suffolk, est capturé. Il sera remplacé à la tête de l'armée par John Talbot.  

Les troupes de Charles VII poursuivent l'ennemi. Elles le chassent de Meung-sur-Loire puis se dirigent vers Beaugency. Devant la ville, Jeanne d'Arc et le duc d'Alençon voient venir à eux l'ancien connétable Arthur de Richemont, par ailleurs duc de Bretagne. En dépit de la disgrâce royale, il se montre disposé à combattre à leurs côtés. Le duc d'Alençon s'en montre marri et déclare que, dans ce cas, lui-même s'en ira ! Mais Jeanne le convainc de n'en rien faire et lui fait valoir la nécessité de s'entraider.

Ainsi que le rapporte avec gourmandise l'historienne Régine Pernoud, elle accueille Richemont avec ces mots :
— Ah ! beau connétable, vous n'êtes pas venu de par moi, mais puisque vous êtes là, soyez le bienvenu.
Et Richemond de répondre :
— Jeanne, je ne sais si vous êtes de Dieu ou du diable ; si vous êtes de Dieu, je ne vous crains pas, car Dieu sait mon bon vouloir, et si vous êtes du diable, je vous crains encore moins.

Là-dessus, l'armée coalisée remonte vers le nord en vue d'arrêter une armée anglaise venue de Paris pour secourir la garnison de Beaugency. Le choc a lieu près du village de Patay, à 25 kilomètres au nord-ouest d'Orléans, sans doute le 18 juin 1429. Les reconnaissances françaises ont pu repérer les positions ennemies et l'attaque est lancée sans laisser aux archers anglais le temps de se protéger derrière les épieux taillés qu’ils disposent habituellement autour d’eux.

Commandée par les capitaines La Hire, de Loré et de Xaintrailles, l’avant-garde française forte de 1500 hommes peut ainsi attaquer les francs-archers anglais, en dépit de l'efficacité redoutable de leur longbow, un arc puissant de près de 2 mètres. La cavalerie n'a plus qu'à charger les archers, lesquels s'enfuient tant bien que mal.

Bousculés, les Anglais sont écrasés à plate couture. Ils comptent 2 à 3000 morts et 400 prisonniers, parmi lesquels John Talbot, qui a pris la tête des armées anglaises. Il est capturé par Xaintrailles, un capitaine gascon, qui va généreusement le libérer sans rançon. Un autre chef de l'armée, Sir John Fastolf, s'enfuit et sera pour cette raison radié de l'Ordre de la Jarretière.

Les Français n'ont quant à eux à déplorer qu'une poignée de morts.

Publié ou mis à jour le : 2023-04-29 16:44:22
Abrincat (18-06-2024 10:59:43)

Cette victoire Française de Patay, dont c'est l'anniversaire, a donné lieu à une expression populaire signifiant subir une défaite cuisante : "prendre une patée".

Patrice Ghirardi (19-06-2018 13:41:12)

Le titre est conforme à l'Histoire. Sans Jeanne d'Arc, point de victoire à Patay. Le désastre d'Azincourt nous serait resté en travers de la gorge. C'est grâce à son intervention à Orléans que... Lire la suite

Le Glaunec (19-06-2018 09:54:29)

Je suis choqué par votre titre "Jeanne d'Arc victorieuse à Patay". Comme elle voulait faire intervenir Richemont dont le roi ne voulait pas (il avait un temps pactisé avec les Anglais) on les avai... Lire la suite

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