Le 7 juillet 1415, le prédicateur tchèque Jan Hus (44 ans) est brûlé vif à Constance, en Allemagne. Mais ses idées et ses convictions évangéliques vont lui survivre et même connaître un regain de popularité après sa mort parmi les Tchèques.
Un prédicateur populaire
Recteur de l'Université de Prague, Jan Hus prêchait en langue tchèque, ce qui lui valait une grande popularité auprès des habitants de Bohème.
Suite au mariage de la soeur du roi de Bohème Wenceslas IV avec le roi d'Angleterre Richard II, il avait noué des relations intellectuelles avec le réformateur anglais John Wyclif.
S'inspirant de l'enseignement de son homologue anglais, il avait réclamé le retour à la pureté évangélique pour relever une Église en pleine crise, partagée entre plusieurs papes et antipapes.
Jan Hus est excommunié en 1412 mais poursuit néanmoins sa prédication. Celle-ci se solde par une grande effervescence populaire et même des soulèvements en Bohème et jusqu'en Pologne et en Hongrie. Avec un sauf-conduit de l'empereur Sigismond, le prédicateur se rend à Constance où se tient un concile. Mais là, malgré la protection de l'empereur d'Allemagne, il est condamné pour hérésie, livré au bras séculier et brûlé vif. Sa mort est un commencement...
Des guerres hussites à la Réforme
Jan Hus est aussitôt proclamé martyr par l'Université de Prague et, dans toute la Bohème, ses partisans se soulèvent contre la papauté et le Saint Empire romain germanique.
Certains, les taborites (du nom de Tabor, petite ville de Bohème) n'hésitent pas à revendiquer une société de type communiste, fondée sur les valeurs évangéliques.
Les insurgés tirent parti de la rivalité entre le roi Wenceslas et son frère, l'empereur Sigismond.
Les guerres hussites se terminent le 5 juillet 1436 avec la reconnaissance de Sigismond comme nouveau roi de Bohème et la confirmation des compactata de Prague.
Ce texte du 30 novembre 1433 concède aux hussites modérés le droit de communier sous les deux espèces (l'hostie et le vin)... comme c'est le cas aujourd'hui dans l'ensemble des églises chrétiennes.
Malgré leur défaite, les idées hussites vont continuer à se répandre en Europe centrale. Elles faciliteront, un siècle plus tard, le développement du protestantisme.
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Aucune réaction disponible