Le 1er mars 1382, les bourgeois de Paris, marchands, artisans et notables, s'assemblent et prennent à parti les agents du fisc mais aussi les juifs. C'est le début de la révolte des « Maillotins », la plus grave des révoltes fiscales de cette fin du Moyen Âge, en France.
Une régence détestée
Le roi Charles VI étant encore mineur à son avènement, ses puissants oncles, Louis d'Anjou, Jean de Berry, Louis de Bourbon et Philippe de Bourgogne, assurent la régence. Ils profitent de leur pouvoir pour dilapider les ressources du royaume et instaurer de nouveaux impôts pour leur profit personnel. Il s'ensuit une montée des protestations.
Le 28 février 1382, le duc d'Anjou instaure une nouvelle taxe sur les comestibles. Dès le lendemain, le 1er mars, sur un marché parisien, un percepteur est massacré alors qu'il réclame l'impôt à une marchande. C'est le début de la révolte. Les bourgeois de Paris, déjà exaspérés par les désordres de la cour, se rassemblent et se soulèvent.
Ils s'emparent de l'Arsenal et de l'Hôtel de ville. À l'intérieur de celui-ci, ils trouvent environ deux mille maillets de plomb entreposés en prévision d'une attaque de la ville. Ils s'en emparent (d'où leur surnom de « Maillotins ») puis descendent dans la rue. Ils s'en prennent aux juifs, dont plusieurs sont massacrés, et aux percepteurs dont ils brûlent les registres.
Le conseil de régence instaure sans attendre la loi martiale. On ferme les portes de Paris et tend des chaînes à travers les rues. Les émeutiers demandent à parlementer. Le 4 mars, le roi consent à abolir la taxe incriminée et accorde l'amnistie aux émeutiers sauf aux meneurs. Une douzaine d'entre eux sont pendus.
Là-dessus, le roi, qui est allée combattre avec succès les milices flamandes, revient en vainqueur à Paris à la tête de 30 000 hommes. Il rétablit brutalement l'ordre dans la capitale sans renoncer aux nouveaux impôts.
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Anonyme (04-03-2013 21:42:32)
En 1382, les Flamands sont commandés par le fils de Jacob van Artevelde, et non pas par celui-ci, puisqu'il a été tué en 1345.