11 juillet 1302

La « bataille des éperons d'or »

Le 11 juillet 1302, l'armée féodale du roi Philippe le Bel rencontre les milices communales de Flandre aux abords de la forteresse de Courtrai. Cette bataille survient quelques semaines après les « Matines de Bruges », une journée qui vit le massacre de la garnison française de la ville.

Les milices humilient les chevaliers

Les milices flamandes, les « Klauwaerts » (du parti de la griffe), encadrées par quelques chevaliers, prennent position sur une hauteur, au bord de la Lys. Les chevaliers français, en bien plus grand nombre, s'établissent sur la colline du Pottelberg, au sud de la ville. Ils sont organisés en une dizaine de troupes, sous le commandement de grands seigneurs tels le comte d'Eu, le comte d'Aumale, le connétable Raoul de Nesle, le comte de Saint-Pol...

La bataille commence avec l'intervention des arbalétriers français. Ils repoussent leurs adversaires sans trop de mal. Puis, les « piétons » (nom donné au Moyen Âge aux soldats à pied ou fantassins) se mettent en marche pour achever d'écraser l'ennemi.

Le comte Robert II d'Artois, qui commande l'armée française, lance à son tour sa chevalerie à l'attaque. Mais dans leur impatience d'en découdre, les chevaliers bousculent les malheureux piétons, tout cela pour s'embourber et chuter dans les fossés derrière lesquels s'abritent les Flamands. Du fait de cette incroyable imprudence, la bataille s'achève pour les Français sur un désastre sans nom.

Les milices flamandes, sans souci des codes de la chevalerie, tuent à qui mieux mieux piétons et chevaliers sans se soucier de faire des prisonniers. Robert d'Artois lui-même est tué.

Les vainqueurs ramassent dans la boue de la plaine de Groeninghe les ornements abandonnés par les chevaliers français. Ces fameux éperons d'or, au nombre d'un demi-millier, iront orner l'église Notre-Dame de Courtrai. (...)

Publié ou mis à jour le : 2018-11-27 10:50:14
Valmy (11-07-2021 10:44:04)

Henri Conscience par son roman historique Le Lion de Flandre va promouvoir au sein du mouvement flamand la date du 11 juillet 1302. Il s'agit d'un repère plus aisé à manier par les Flamands (Flandre, Brabant, Anvers, Limbourg) afin de se démarquer des Wallons, des "Belges" et des Fransquillons de Flandre plus que de s'opposer à la France, même s'il ne faut pas oublier la politique belge du LOS VAN FRANKRIJK (se détacher de la France) en 1930. En fait, les Flamands peinent à se projeter comme Néerlandais méridionaux. Il s'agit sans doute d'une suite du traumatisme de leur séparation forcée de l'Union d'Utrecht par les troupes des Habsbourg d'Espagne après la capitulation d'Anvers en 1585. Anvers fut la première capitale de l'Union d'Utrecht, première forme confédérée d'une Nation grande néerlandaise en construction par le biais d'une guerre de religion contre l'occupant catholique espagnol. Il est à regretter qu'en 1815, les Britanniques et l'Europe de Metternich préférèrent créer un amalgame insupportable en mélangeant au sein du Royaume des Pays-Bas des populations néerlandaises et des Wallons. Aujourd'hui, l'Union Européenne refuse de voir que l'amalgame reproduit par l'Angleterre en 1830 n'apporte que des malheurs.

Zinho (11-07-2009 23:16:53)

... Par ailleurs, le grand historien belge Henri Pirenne a voulu voir dans la «bataille des éperons d'or» la première manifestation de l'unité belge par le fait que des gens du comté de Namur (Wallonie actuelle) combattirent aux côtés des Flamands.
Les hasards de l'histoire font que maintenant cette date (fête nationale de la communauté flanmance) est mainteant perçue comme le symbole de la division belge...

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