Le 6 mai 1211 est posée la première pierre de la nouvelle cathédrale de Reims, dédiée à Notre-Dame.
Sa construction se déroule pour l'essentiel pendant le règne de Louis IX (Saint Louis). Elle sera achevée deux générations plus tard, en 1275, conformément aux plans de l'architecte Jean d'Orbais, à l'exception des tours de façade, terminées au XVe siècle.
Siège des sacres des rois de France (25 de Louis VIII, en 1223, à Charles X, en 1825), Notre-Dame de Reims demeure l'un des plus beaux témoins de l'art gothique et de la statuaire médiévale, notamment à travers le fameux « ange au sourire » qui accueille les fidèles au-dessus de l'un des portails de la façade.
Reims a vu son ancienne cathédrale ravagée par un incendie en 1207 ou 1210. Elle avait été construite dans le style pré-roman peu avant l'An Mil.
Mais depuis un demi-siècle, un nouveau style a le vent en poupe. Comme il est né dans le bassin parisien, on le qualifie tout simplement de « français » mais on le connaît aujourd'hui sous le nom d'art « gothique ». L'archevêque Aubry de Humbert et son chapitre décident donc de reconstruire l'édifice dans ce style. Ils font appel à l'architecte Jean d'Orbais, relayé à sa mort par trois autres maîtres d'oeuvre, Jean Le Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons.
Trente ans après la pose de la première pierre, le 8 septembre 1241, les chanoines ont la satisfaction de consacrer le chœur. On est alors à l'apogée du « beau Moyen Âge » et au début du règne de saint Louis.
La cathédrale compte une nef principale de 138 mètres de long, à trois étages, ainsi que deux nefs latérales. À mi-hauteur, le triforium (galerie aveugle) correspond à l'appui des toitures des bas-côtés.
Très ajourées et transparentes, les tours de Notre-Dame-de-Reims laissent voir le ciel. Comme à Notre-Dame-de-Paris, elles sont dépourvues de flèches. Les constructeurs ayant dû reprendre une partie du chantier suite à un incendie en 1481, ils n'ont plus eu assez de ressources pour les financer.
Cathédrale du sacre, cathédrale royale, Reims est surabondamment décorée de statues en façade. On en compte plus de 2300. Pas moins de 72 personnages composent la galerie des Rois, au-dessous de la grande rosace. Au centre de cette galerie, au-dessus du porche central, on peut reconnaître Clovis dans la baignoire du baptême, entouré de sainte Clotilde et de saint Remi.
Au début de la Première Guerre mondiale, le 19 septembre 1914, la cathédrale de Reims est atteinte par des bombes incendiaires. Sa charpente part en fumée et le plomb des gouttières entre en fusion. Fréquemment bombardée par la suite, elle est quasiment ruinée à la fin du conflit.
Il est d'abord question de la maintenir en l'état pour témoigner de la « barbarie boche ». En définitive, le « roi du pétrole » John Rockefeller propose d'en financer la restauration. Celle-ci est confiée à un architecte-charpentier de génie, Henri Deneux.
Excellent connaisseur des charpentes anciennes, il est confronté au manque de bois de charpente. Il invente alors un procédé de ciment armé et refait toute la charpente de Reims dans ce matériau, lequel a l'avantage d'être incombustible. Le résultat dépasse toutes les attentes par son élégance, sa légèreté et sa résistance au temps.
La cathédrale est réouverte solennellement le 10 juillet 1938, par le cardinal Suhard et le président Lebrun, après deux décennies de travaux.
Loin d'être momifiée, c'est un édifice en perpétuel renouvellement. Ainsi des maîtres-verriers de talent ont-ils tout au long du XXe siècle embelli ses verrières : Jacques Simon, sa fille Brigitte Simon-Marcq, son gendre Charles Marcq.
Marc Chagall a conçu en 1974 les vitraux de la chapelle absidale dans la dominante bleue qui lui est familière. Et dans les chapelles voisines, six nouveaux vitraux, créés par l'artiste allemand Imi Knoebel et réalisés par les ateliers de maîtres verriers Duchemin à Paris et Simon Marq à Reims, ont été inaugurés fin juin 2011.
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Percy (07-05-2018 09:07:23)
Merci M. Rockefeller !