Le 25 novembre 1174, Saladin entre à Damas, capitale de la Syrie. Déjà maître de l'Égypte, le guerrier kurde réunit ainsi sous son autorité les deux principales régions de l'ancien empire arabe.
Le nouveau sultan
Saladin a succédé cinq ans plus tôt à son oncle comme vizir de l'Égypte. Il impose très vite son autorité sur le pays, en s'appuyant sur l'armée et sa propre famille.
Mieux assuré de sa force, Saladin prend ses distances avec son ancien suzerain Nour el-Dîn, l'atâbeg de Syrie : quand celui-ci lui demande de lui remettre le gouvernement de l'Égypte, il s'y refuse.
À tout le moins, le vieil atâbeg exige de son ancien lieutenant qu'il ordonne de lancer l'appel à la prière dans les mosquées du Caire au nom du calife sunnite de Bagdad et non du calife fatimide d'Égypte, de confession chiite.
Saladin, qui craint une révolte populaire, hésite longuement. Finalement, la mort du calife cairote va lui faciliter la tâche. Il proclame qu'il n'y a plus désormais qu'un seul calife ou chef spirituel pour l'ensemble des musulmans, celui de Bagdad, et abolit derechef le califat fatimide. Par la même occasion, en septembre 1171, il se donne le titre prestigieux de sultan.
Nour el-Dîn s'apprête à marcher contre lui mais tombe malade et meurt à Damas le 15 mai 1174, ne laissant qu'un enfant pour successeur. Là-dessus, le 11 juillet de la même année, à Jérusalem, l'énergique roi Amaury 1er meurt du typhus. Pour les croisés établis en Palestine depuis trois générations, c'est une perte immense.
Débarrassé de ses deux principaux rivaux, Saladin quitte l'Égypte pour Damas où il fait une entrée triomphale. Il lui reste à soumettre la Syrie ainsi que les principautés turques de Mésopotamie (l'Irak actuel). Plus que tout, il ambitionne aussi de chasser les croisés de Jérusalem, ce à quoi il arrivera après sa victoire de Hâttin.
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