Le 24 mai 1096, le pape Urbain II consacre la table d'autel de la basilique Saint-Sernin, à Toulouse, avec pas moins de quatorze évêques et archevêques. Cette cérémonie marque l'épanouissement de l'art roman, un style architectural d'inspiration byzantine.
La nouvelle église est destinée à l'accueil et au recueillement des pèlerins qui viennent y vénérer des reliques importantes dont un corps qui serait celui de Saint Jacques le Majeur. Elle est édifiée à quelques centaines de mètres de la cité médiévale. Son nom rappelle le premier évêque de Toulouse, martyrisé au IIIe siècle par les Romains.
Construite sur le tombeau du saint, Saint-Sernin est qualifié pour cette raison de basilique. La consécration de l'autel par le pape Urbain II lui vaut de recevoir de celui-ci un somptueux ombrellino (une ombrelle qui abrite les autels des grandes basiliques).
Au fil du temps, la basilique Saint-Sernin va prospérer et accueillir des chanoines et des moines de l'ordre des Augustins.
Saint-Sernin de Toulouse appartient par son architecture au deuxième âge de l'art roman, avec une rare unité de conception. Elle compte parmi les plus grandes églises romanes existantes.
Comme toutes les églises romanes édifiées entre l'An Mil et la fin du XIIe siècle dans le Poitou, l'Auvergne, la Bourgogne, la Provence, la Rhénanie... elle se définit par un plan en forme de croix latine. Avec un peu d'imagination, on peut y reconnaître le plan rectangulaire des basiliques romaines, complété sur le côté par deux travées perpendiculaires (les transepts) qui rappellent les bras de la croix du Christ. Le clocher s'élève à la croisée des transepts.
À Saint-Sernin, chaque travée est constituée d'une nef principale et de deux nefs latérales de même hauteur. Chaque nef comporte une voûte en berceau qui s'appuie sur des arcs en plein cintre, lesquels reposent sur de solides piliers. Des contreforts extérieurs en maçonnerie ainsi que des arcs-doubleaux renforcent la voûte de distance en distance
La construction de Saint-Sernin débute vers 1080. Elle est menée de main ferme par un chanoine du nom de Raymond Gayrard et lorsque celui-ci meurt en 1118, le chantier s'interrompt brusquement pour ne reprendre et s'achever que beaucoup plus tard.
Dans la première période, la pierre et la brique rose caractéristique de la vallée de la Garonne, se partagent les faveurs de l'architecte. Dans la seconde période, la brique l'emporte nettement sur la pierre et dans la structure commence de se faire sentir l'influence du style ogival ou gothique.
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Emmanuel (25-05-2007 09:27:52)
Précision: l'expression "art roman" a été forgée en 1818 par l'archéologue normand Charles de Gerville. Elle est passée dans l'usage courant à partir de 1835. Elle distingue, en histoire de l'a... Lire la suite