22 septembre 480 av. J.-C.

Grande victoire des Athéniens à Salamine

Battus à Marathon, les Perses engagent dix ans plus tard une deuxième guerre contre les Grecs. Elle s'achève le 22 septembre de l'an 480 av. J.-C. par la victoire de la flotte athénienne dans le détroit de Salamine. Défaits, les Perses se retirent et n'auront plus d'autre occasion de tourmenter les Grecs.


Les Perses, Eschyle (ORTF - 31/10/1961),   source : INA

Héroïsme de Léonidas

Sous le commandement du « Rois des Rois » Xerxès, les Perses traversent le détroit de l'Hellespont qui sépare l'Asie de l'Europe. Ils sont accompagnés de leurs vassaux et alliés, parmi lesquels de nombreux Grecs ! C'est que un petit nombre seulement de cités grecques, dont Athènes et Sparte, ont pris le parti de lui résister.

Dans le défilé des Thermopyles, à la fin août 480 av. J.-C., l'armée perse, forte de plusieurs dizaines de milliers d'hommes, se heurte à une avant-garde de quelques milliers de Grecs. Ceux-ci se laissent malencontreusement piéger et, au terme des combats, trois cents Spartiates, sous le commandement du roi Léonidas, se font tuer jusqu'au dernier, pour retarder les Perses et donner aux autres Grecs le temps de se préparer à la guerre.

C'est du moins l'interprétation héroïque transmise par Hérodote d'une sévère défaite subie par les avant-gardes grecques. Une inscription sera plus tard gravée sur la pierre en leur souvenir : « Passant, va dire à Sparte que nous sommes morts pour obéir à ses lois ».

Dans le même temps, la flotte grecque, forte de près de deux à trois cents trières, se heurte non loin de là, au cap Artémision, à la flotte perse. Au terme d'une bataille indécise, la flotte grecque bat en retraite et va se mettre à l'abri dans le détroit qui sépare l'île de Salamine du continent, au nord du Pirée.

Thémistocle, celui qui dit non

Face aux Perses, la Grèce semble défaite.

Mais c'est compter sans Thémistocle. Archonte d'Athènes, il a fait construire une flotte de guerre et entend s'en servir.

À l'approche des Perses, Thémistocle convainc les Athéniens d'abandonner leur ville sur la foi d'un oracle ambigu de la Pythie de Delphes qui évoque un « rempart de bois » (la flotte de guerre). Femmes et enfants se réfugient dans la ville voisine tandis que les hommes embarquent sur les trières (dico).

L'armée perse pille et brûle Athènes cependant que la flotte de Xerxès, forte d'un millier de navires, mouille non loin de là. Les 380 trières athéniennes se mettent à l'affût dans le détroit qui sépare l'Attique de l'île de Salamine.

Le rusé Thémistocle envoie son esclave auprès de Xerxès. Se faisant passer pour traître, l'esclave explique au Roi des Rois que les Grecs se disposent à fuir.

La flotte perse se déploie à l'entrée du détroit et au petit matin, la flotte athénienne, nullement impressionnée se rue sur elle.

Alors s'engage pour Athènes le combat de la dernière chance : « Allez, enfants des Grecs, délivrez vos enfants et vos femmes, les sanctuaires des dieux de vos pères et les tombeaux de vos aïeux : c'est la lutte suprême ! » (Eschyle - Les Perses).

Après la déconfiture de sa flotte, Xerxès se hâte de rejoindre l'Asie avant que les Grecs ne lui coupent la route.

Athènes va dès lors rayonner sur toute la Grèce et placer un grand nombre de cités sous sa protection. La culture classique va s'épanouir au pied de l'Acropole.

Athènes et son empire

Cliquez pour agrandir
Forte de sa victoire, Athènes va dès lors rayonner sur toute la Grèce et placer un grand nombre de cités sous sa protection. La culture classique va s'épanouir au pied de l'Acropole.

Publié ou mis à jour le : 2021-09-21 10:56:41
Ασπασ (20-09-2023 16:37:33)

Εφιάλτης, Ephialtès, le traître, ce mot signifie cauchemar en grec

Epicure (18-09-2016 23:30:48)

Un rafraichissant rappel de l'Histoire que souvent nous avons trop négligée quand trop jeunes(?) nous n'avions pas conscience de l'ACTUALITE de ces enchainements....

Midgardsnake (06-03-2014 13:08:25)

Merci à Jean-François Zilberman pour nous faire revivre cette version très peu historique du grand historien Hérodote, à qui on pourrait difficilement reprocher certaines libertés prises avec l'histoire, puisqu'il est l'inventeur (encore très approximatif) du genre : écrire une récit objectif. Mais puisque nous sommes sur un site consacré à l'histoire, peut-être serait-il bon d'en faire un peu, non...? Je n'ai nullement l'intention de faire un contre article, ce serait assommant. Je vais juste apporter quelques grains de sable pour montrer à quel point la version d'Hérodote est une version très "personnelle".

1. Sur les 700 cités-Etats que compte la Grèce (entité qui n'existe pas en tant que telle), seules une trentaine rejoignent la Ligue hellénique (en -481, donc un an avant les Thermopyles) pilotée par Athènes et Sparte, ce qui fait moins de 5%!!!!)

2.Thèbes, mais aussi la Thessalie, et même Delphes (coeur religieux de la Grèce qui n'a pas cessé de produire des oracles favorables à Xerxès jusqu'à la fin de la guerre!!!)se rangent du côté des Perses!!!

3. L'armée "perse" est en fait composée d'un nombre important de soldats grecs appartenant aux 95% des cités-Etats qui se sont rangés du côté Perse!!! Un des plus importants conseillers de Xerxès est Démarate, ancien roi de Sparte (515-491)!!! Démarate s'était brouillé avec son homologue (Sparte était gouvernée par une royauté bicéphale).

4. Les "300" étaient probablement 2000... Car chaque Spartiate est accompagné d'un hilote et d'un périèque, on est déjà proches de 1000 hommes. Auxquels il faut ajouter 700 Thespiens, la Thespie étant une cité de Béotie ayant rejoint la Ligue hellénique, et donc condamnée à être rasée! On parle également de Thébains, Arcadiens, Corinthiens, etc.

5. Toute cette affaire a commencé avec une révolte en -499 de Milet, cité grecque de Ionie. Les cités d'Athènes et d'Erétrie interviennent immédiatement en sa faveur et incendient au passage la métropole de Sardes en Lydie. Ce n'est pas vraiment le genre d'affront que l'empereur Darius pouvait laisser sans suites...

6. Hérodote parle de 1.7 million de fantasins, 80.000 cavaliers et 1200 trières manoeuvrées par 500.000 marins. Les études militaires modernes (Hans Delbrück, Victor Davies)basées sur l'analyse des possibilités logistiques ramènent le 1.7 million à 300.000, les 1200 trières à 600, les 80.000 cavaliers à la moitié. Bien entendu, ces chiffres restent impressionnants par rapport à une armée alignée par une cité-Etat grecque, dont l'effectif oscillait entre 200 et 7000 hommes!

7. Pour un article succinct qui fait la chasse aux mythes, et qui donc fait de l'Histoire avec un grand "H" : Les Thermopyles, une victoire volée aux Perses, par Eric Tréguier, dans Guerres & Histoire, n°17, février 2014, pp.66-70.

ALEXANDRE (05-11-2013 11:08:27)

du même avis que les ces 2 commentateurs éclairés. Et... Quel plaisir de se remémorer ce pan de l'histoire si intéressant en ayant participé à la récente "croisière de l'histoire",s... Lire la suite

Respectez l'orthographe et la bienséance. Les commentaires sont affichés après validation mais n'engagent que leurs auteurs.

Actualités de l'Histoire
Revue de presse et anniversaires

Histoire & multimédia
vidéos, podcasts, animations

Galerie d'images
un régal pour les yeux

Rétrospectives
2005, 2008, 2011, 2015...

L'Antiquité classique
en 36 cartes animées

Frise des personnages
Une exclusivité Herodote.net