Début de la guerre des Gaules
En 58 av. J.-C., le Sénat romain donne à Jules César les pouvoirs militaires (imperium) en Gaule cisalpine, en Gaule transalpine et en Illyrie, avec quatre légions à son service. Les sénateurs, qui craignent son ambition, veulent de cette façon l'éloigner de Rome. C'est le début de la guerre des Gaules.
Jules César soumet la Belgique
En 57 av. J.-C., dans la deuxième année de la guerre des Gaules, Jules César mène campagne contre les peuples de Belgique, au nord de la Seine : les Suessiones (de Soissons), les Bellovaques (de Beauvais), les Ambiens (d'Amiens), les Nerviens (du Hainaut) et les Éburons.
Jules César contre les Vénètes
En 56 av. J.-C., dans la troisième année de la guerre des Gaules, Jules César lance une flotte contre les Vénètes, dans le golfe du Morbihan. La même année, son lieutenant Crassus (le fils du triumvir associé de Pompée et César) soumet les peuples aquitains. La plus grande partie de la Gaule chevelue fait désormais allégeance à César.
Jules César chez les Bretons
À l'été 54 av. J.-C., dans la quatrième année de la guerre des Gaules, Jules César débarque en Bretagne (l'actuelle Angleterre) avec deux légions et 80 bateaux puis, une nouvelle fois, avec cinq légions pour battre l'armée de Cassivellaunus. Il emmène avec lui ses alliés et vassaux gaulois. Parmi eux, un très jeune officier de cavalerie du nom de Vercingétorix...
Rébellion de Vercingétorix
Dans le courant de l'année 53 avant JC, le jeune Vercingétorix (20 ans), devient chef des Arvernes, un peuple qui n'a jamais été occupé par les légions. Il prend conscience de la menace que représentent César et les Romains et fomente en secret une coalition de tous les peuples de la Gaule.
Vercingétorix se rend à César devant Alésia
C'est aux alentours du 27 septembre de l'an 52 av. J.-C. que Vercingétorix, jeune chef gaulois, se rend à Jules César. Sa reddition met fin au siège de l'oppidum d'Alésia par les Romains et à la résistance gauloise.
Après la terrible guerre des Gaules, qui a sévi près de sept ans, l'ensemble des peuples établis entre le Rhin et les Pyrénées passe sous la rude domination de Rome… Ce faisant, ils évitent une invasion par les peuples germains, plus pressants que jamais sur la rive droite du Rhin.
Vercingétorix triomphe à Gergovie
Les Éduens eux-mêmes, traditionnels alliés des Romains dans la guerre des Gaules, se rallient à Vercingétorix avec leur cavalerie. Le chef gaulois s'établit solidement à Gergovie, une place fortifiée proche de Clermont-Ferrand, d'où Jules César n'arrive pas à le déloger. Fort de ses premiers succès, il est plébiscité un peu plus tard à Bibracte par tous les représentants de la Gaule chevelue et projette rien moins que d'attaquer la Province (la Gaule narbonnaise)...
Fondation de Lyon
Le 9 octobre de l'an 43 av. J.-C., un légat romain du nom de Lucius Munatius Plancus, ancien officier de César, proconsul en Gaule, fonde la Colonia Copia Felix Munatia Lugdunum (son nom la désigne comme la ville du dieu gaulois Lug). Située sur la colline de Fourvière, au-dessus du confluent du Rhône et de la Saône, la colonie romaine est promise à un destin exceptionnel. Sous le nom de Lyon, c'est aujourd'hui la deuxième métropole de France avec plus d'un million d'habitants...
Martyre de sainte Blandine
Le 2 août 177, sous le règne de l'empereur Marc-Aurèle, à Lyon (Lugdunum), un groupe de 48 chrétiens, dont l'évêque Pothin, originaire de Syrie, et une femme nommée Blandine, sont livrés aux bêtes.
Fêtée le 2 juin, la martyre la plus connue des Français est une jeune esclave arrêtée ainsi que ses amis en raison de leur refus de participer au culte impérial.
Selon le récit d'Eusèbe de Césarée, Blandine et un jeune garçon de 15 ans, Pontique, assistèrent sans fléchir à la torture de leurs compagnons d'infortune pendant plusieurs jours. Au terme de cette première épreuve, ils furent eux-mêmes livrés aux bêtes le 2 août 177 dans l'amphithéâtre des Trois Gaules, devant les représentants des soixante nations gauloises. Les fauves s'étant détournés de Blandine, celle-ci fut fouettée, jetée dans un filet et exposée plusieurs fois aux cornes d'un taureau, enfin égorgée !
L'Église catholique a fait de Blandine la sainte patronne de Lyon et des servantes.
Attila est battu aux Champs Catalauniques
Les Huns de terrible réputation sont battus près de Troyes, aux environs du 20 juin 451, en un lieu appelé Champs Catalauniques...Fin de l'Occident romain
Le 4 septembre 476, Odoacre dépose l'empereur romain d'Occident, un certain Romulus Augustule. C'est la fin de l'empire romain d'Occident...Le vase de Soissons
Selon le chroniqueur Grégoire de Tours (539-594), Clovis, âgé de 20 ans et encore païen, avait pillé diverses églises, notamment à Reims.
L'évêque de la ville, identifié à Remi (ou Rémi), le prie de lui restituer un vase remarquable et le jeune roi des Francs, soucieux de lui plaire, le lui promet. C'est ainsi qu'à Soissons, devant le butin rassemblé, il demande à ses soldats la permission d'enfreindre l'usage, qui est de distribuer le butin par tirage au sort, en en restituant un lot. Mais l'un des soldats, envieux et impulsif, s'insurge et frappe de sa francisque le vase qui s'en trouve cabossé. Clovis ravale sa rage et restitue malgré tout le vase à l'évêque.
Là-dessus, le 1er mars 487, il passe ses troupes en revue et repère dans les rangs l'homme qui l'a défié. Il lui reproche une tenue négligée et d'un geste brutal jette ses armes à terre. Le soldat se baisse pour les ramasser. Clovis, alors, lève sa hache et la lui plante dans la tête. « Ainsi as-tu traité le vase de Soissons », aurait-il dit en guise d'oraison funèbre.
Bataille de Tolbiac
Quinze ans après son accession au trône, Clovis, roi des Francs saliens, reçoit un appel à l'aide de son homologue, le roi des Francs rhénans. Celui-ci est menacé par les Alamans, une tribu germanique à laquelle nous avons emprunté le nom de l'Allemagne. Le jeune roi accourt à son secours. Il veut prendre à revers les Alamans qui assiègent son allié dans la place forte de Tolbiac (en allemand, Zülpich), près de Cologne.
Mais peu avant son arrivée, son allié se rend aux Alamans et ceux-ci se retournent contre les Francs saliens, inférieurs en nombre. Le choc survient, croit-on, le 10 novembre 496.
Comme Clovis se retrouve en situation d'être défait, voilà qu'il lève les bras au ciel et implore le secours du Dieu de Clotilde, sa femme chrétienne. Il prend alors la résolution de se convertir en cas de victoire. À peine a-t-il fait ce voeu que le roi des Alamans est frappé à mort d'un coup de hache ! Les Alamans se débandent aussitôt. Clovis est vainqueur !
C'est du moins ce que raconte le chroniqueur Grégoire de Tours, auteur au siècle suivant d'une Histoire des Francs. Cette péripétie lui a été de façon évidente inspirée par le souvenir de l'empereur Constantin au pont Milvius.
Baptême de Clovis à Reims
Selon la chronique, c'est le 25 décembre 498 que le roi des Francs Clovis et 3 000 de ses guerriers ont été baptisés à Reims dans la religion catholique. L'identité de religion avec les Gallo-Romains va faciliter la fusion des deux peuples, à l'origine de la France...
Bréviaire d'Alaric
Le 2 février 506, à Aire-sur-Adour, le roi wisigoth qui règne sur la région de Toulouse publie un recueil de lois connu sous le nom de Bréviaire d'Alaric. Ce document établit un nouveau droit à l'usage des Barbares et des Gallo-Romains et il confirme la prépondérance des premiers sur les seconds. L'année suivante, faute de soutien populaire, les Wisigoths seront battus par Clovis et ses Francs à Vouillé, dans le Poitou. Ils abandonneront l'Aquitaine pour se replier au-delà des Pyrénées.
Clovis partage son royaume entre ses fils
Clovis meurt à Paris à l'âge de 45 ans le 27 novembre 511. Il est enterré dans la basilique des Saints Apôtres, auprès de sainte Geneviève, son amie. Sa femme Clotilde l'y rejoindra beaucoup plus tard. La basilique sera rebaptisée église Sainte-Geneviève avant d'être reconstruite et reconvertie en Panthéon.
Le royaume des Francs (ou Regnum francorum) est partagé selon la coutume germanique entre les trois fils qu'il a eus de Clotilde et un autre fils, Thierry. Ce dernier réside à Metz ou Reims et reçoit la vallée de la Moselle. Clodomir reçoit la vallée de la Loire ; Childebert Paris et la vallée de la Seine ; Clotaire le nord-est du Bassin parisien (que l'on appellera plus tard Neustrie).
Benoît lègue sa règle aux moines d'Occident
Le 21 mars 547 meurt saint Benoît de Nursie, proclamé en 1958 père de l'Europe et saint patron de la chrétienté d'Occident. Il laisse sans trop s'en douter un héritage qui va modeler la chrétienté d'Occident et contribuer à sa grandeur. On lui doit en particulier la redécouverte des oeuvres de l'Antiquité et la règle monastique dite «bénédictine» qui va valoriser le travail dans toutes les couches de la société...
Avènement de Dagobert Ier
À la mort de son père Clotaire II, le 4 janvier 629, Dagobert, qui, jusque-là, régnait sur l'Austrasie, se fait reconnaître roi de Neustrie par les évêques et les leudes (les hommes qui entourent le souverain). Son frère cadet Charibert (ou Caribert) obtient en compensation le gouvernement de l'Aquitaine. Deux ans plus tard, sa mort permet à Dagobert de reconstituer temporairement l'unité du Regnum Francorum de son ancêtre Clovis.
Le roi, à Paris, s'entoure d'une cour relativement fastueuse et de conseillers émérites, comme son trésorier Didier et le « bon saint Éloi » de la chanson, son argentier, qui ne manque pas de lui reprocher sa débauche. Il soumet les Gascons et le chef breton Judicaël, signe même un traité d'amitié avec l'empereur byzantin Héraclius. Mais en 634, cédant à la pression des nobles d'Austrasie, il a la faiblesse de leur donner un roi en la personne de son fils de 3 ans, Sigebert III...
Fondation du sanctuaire du mont Saint-Michel
Le 16 octobre 708, au temps des rois mérovingiens, si l'on en croit le récit d'un moine du haut Moyen Âge, un évêque d'Avranches du nom d'Aubert dédicace un sanctuaire en l'honneur de l'archange Saint Michel.
Ce sanctuaire est situé sur le mont Tombe, au milieu d'une vaste baie ouverte sur la Manche.
Régulièrement agrandi et embelli au fil des siècles, jusqu'à nos jours, le sanctuaire va devenir l'un des plus célèbres lieux de pèlerinage du monde sous le nom de... mont Saint-Michel !
Charles Martel se pose en héritier de Pépin
Pépin II de Herstal, dit Pépin le Jeune, meurt le 16 décembre 714 à Jupille (près de Liège). Issu d'une puissante famille de la région, les Pippinides, Pépin a hérité la fonction de maire du palais d'Austrasie de son père Grimoald et de son grand-père Pépin de Landen.
Après la mort de son rival Ébroïn, maire du palais de Neustrie, il a vaincu la noblesse neustrienne à Tertry, près de Saint-Quentin, en 687. Il est devenu de ce fait l'homme fort du vieux Regnum Francorum de Clovis. Comme Pépin de Herstal n'a pas de fils légitime susceptible de lui succéder, les nobles neustriens décident de prendre leur revanche avec le concours de Plectrude, sa veuve, qui souhaiterait hisser sur le trône son petit-fils.
Par précaution, Plectrude fait enfermer un certain Charles, bâtard du défunt, mais celui-ci s'échappe et prend les armes... Qu'importe ! Les Neustriens tirent d'un couvent un prétendu mérovingien et le proclament roi sous le nom de Chilpéric II. Mais à sa mort, en 721, Charles arrache un nouveau mérovingien d'un couvent et le proclame roi de Neustrie et d'Austrasie sous le nom de Clotaire IV. Le nouveau roi fait de lui le maire du palais. Charles devra à son énergie d'être surnommé Charles Martel. Son fils Pépin le Bref troquera la fonction de maire du palais contre celle de roi et son petit-fils, de roi deviendra empereur sous le nom de Charlemagne !
Les Francs refont leur unité
Le 14 octobre 719, à Néry, près de Senlis, une bataille met aux prises les Francs d'Austrasie et leurs rivaux, les Francs de Neustrie. Le vainqueur de la journée ne va pas tarder à faire parler de lui sous le nom de Charles Martel. Fort de sa victoire sur les Neustriens, il unifie définitivement sous sa coupe les royaumes mérovingiens issus de Clovis et poursuivra une glorieuse carrière en mettant au pas les peuples d'outre-Rhin (Saxons, Bavarois, Thuringiens et Frisons), en stoppant à Poitiers les incursions arabes, enfin en ouvrant la voie à Charlemagne, son petit-fils.
Les Arabes sont arrêtés à Toulouse
Le 9 juin 721, près de Toulouse, le duc Eudes d'Aquitaine inflige une sévère défaite aux musulmans. Sa victoire porte un coup d'arrêt à l'expansion de l'islam en Occident, tout juste dix ans après le franchissement du détroit de Gibraltar par les premiers musulmans...
Charles Martel arrête une razzia arabe
Le 25 octobre 732, le chef des Francs, Charles Martel, arrête une armée arabe au nord de Poitiers. Les vaincus se retirent. C'en est fini des incursions musulmanes au nord des Pyrénées.
Cette bataille militaire sans grande importance va néanmoins obtenir presque aussitôt un très grand retentissement dans les milieux instruits. C'est ainsi qu'une chronique espagnole à peine postérieure décrit l'événement comme une victoire des Européens sur l'infidèle. C'est la première évocation connue de l'Europe comme civilisation et culture...
Pépin le Bref est sacré roi des Francs
Le dimanche 27 juillet 754, le pape Étienne II sacre Pépin III le Bref, roi des Francs . Fils de Charles Martel et petit-fils de Pépin de Herstal, maires du palais d'Austrasie, le nouveau souverain substitue ainsi sa lignée (les Pippinides, plus tard appelés Carolingiens) à celle de Clovis (les Mérovingiens).
Pépin le Bref est le premier souverain occidental à se faire ainsi sacrer, en associant une coutume germanique à un rituel chrétien. On verra plus tard dans cette imbrication de l'autorité régalienne et de l'autorité religieuse « l'alliance du sabre et du goupillon »...
Mort de l'ermite Émilion près de Bordeaux
Le 16 novembre 767, l'ermite Émilion s'éteint dans son refuge des environs de Bordeaux. Autour de son tombeau se développe au Moyen Âge une cité qui porte son nom, avec en son centre une curieuse église monolithique dont la nef est creusée dans le sous-sol calcaire. La cité est célèbre aujourd'hui dans le monde entier en raison de la qualité exceptionnelle de son vignoble et de la beauté de ses paysages. Saint-Émilion est inscrite au patrimoine mondial de l'humanité.
Mort de Pépin le Bref
Pépin III le Bref ne s'est pas contenté comme son père Charles Martel d'assumer les fonctions de maire du palais d'un roi fantoche, lointain descendant de Clovis. Il s'est fait lui-même sacrer roi des Francs à Saint-Denis par le pape en personne. À sa mort, à 53 ans, le 24 septembre 768, le royaume a été partagé entre Carloman (20 ans) et Charles (29 ans) selon la coutume germanique. Au premier l'Austrasie, au second la Neustrie et l'Aquitaine.
Charles, plus actif que son frère, supporte mal de n'avoir reçu que la part la plus pauvre de ce royaume immense qui s'étend de part et d'autre du Rhin. De son côté, Carloman refuse à Charles son aide pour soumettre les Aquitains. Qu'à cela ne tienne, Charles (le futur Charlemagne) règle leur compte aux Aquitains et par la même occasion s'empare de la Gascogne, au sud de la Garonne.
La mort de Carloman, le 4 septembre 771 permet à Charles de mettre la main sur l'ensemble des possessions paternelles, après avoir déshérité les enfants de Carloman. Il peut régner désormais sans partage sur le royaume.
Mort de Carloman
Le 4 décembre 771 meurt Carloman, le fils cadet de Pépin le Bref, roi des Francs, et de Berthe au grand pied. Son frère aîné, Charles 1er, futur Charlemagne, peut désormais régner sans partage sur les territoires hérités de son père trois ans plus tôt.Charlemagne roi des Lombards
Le 16 juin 774, après un très long siège, le roi des Francs Charles entre dans Pavie, la capitale des rois lombards (près de Milan). Il dépose le roi Didier et ceint la couronne de fer des rois lombards, prenant dès lors le titre de « roi des Francs et des Lombards ». Il profite de l'occasion pour effectuer son premier pèlerinage à Rome, histoire d'entretenir les bonnes relations entre sa dynastie et le Saint-Siège (la résidence du pape). Il y gagnera le titre inédit d'« Empereur des Romains ».Roland meurt à Roncevaux
Le 15 août 778, l'arrière-garde de l'armée de Charlemagne est défaite au col de Roncevaux, dans les Pyrénées occidentales, par des montagnards basques...
Charlemagne sacré empereur
Le 25 décembre 800, Charles Ier, roi des Francs, accompagne à Rome le pape Léon III. Ne pouvant plus compter sur la protection de l'empereur byzantin, le pape décide de s'en remettre aux Francs. Dans la basilique Saint-Pierre, en présence d'une nombreuse délégation de Francs, il dépose un diadème sur la tête de Charles, le fait acclamer par la foule puis se prosterne à ses pieds. Le roi des Francs devient ainsi « Empereur des Romains », avec l'illusion de relever l'empire romain d'Occident, disparu quatre siècles plus tôt. Il est resté dans la postérité sous le nom de Charlemagne (du latin Carolus Magnus qui veut dire : Charles le Grand)...Louis le Pieux au « Champ du Mensonge »
Le 30 juin 833, l'empereur Louis le Pieux, fils et héritier de Charlemagne, se rend, contraint et forcé, à une convocation de ses fils Lothaire, Pépin et Louis, au sud de Colmar, en Alsace, en un lieu de bataille appelé Rothfeld (le « champ rouge »). Provisoirement ligués contre lui, ses fils se saisissent de lui avec la complicité de son conseiller, l'abbé Wala. Ils le font déposer par l'archevêque de Reims le 7 octobre 833 et se partagent l'empire.
C'est la deuxième fois que l'empereur est ainsi renversé par ses propres enfants ! ceux-ci lui en veulent d'avoir remis en cause un premier plan de partage après son remariage avec Judith de Bavière et la naissance d'un demi-frère, Charles. Mais comme précédemment, les trois frères ne tardent pas à se disputer. Pépin et Louis, révoltés par l'outrecuidance de leur aîné, entrent en rébellion contre lui et restaurent leur père sur le trône... En souvenir des trahisons du Rothfeld, ce lieu sera plus tard rebaptisé Lügenfeld (le « Champ du Mensonge »).
Les querelles fraternelles prendront fin après la mort de Louis le Pieux avec les serments de Strasbourg et le traité de Verdun.
Bataille fratricide à Fontenoy-en-Puisaye
Le 25 juin 841, Charles le Chauve et Louis le Germanique battent leur frère aîné, Lothaire, à Fontenoy-en-Puisaye, dans l'actuelle Bourgogne (on écrit aussi Fontenay-en-Puisaye). Après cette bataille, les deux vainqueurs échangent à Strasbourg un serment d'assistance mutuelle en vue du partage de l'empire de Charlemagne, leur grand-père...Les serments de Strasbourg
Le 14 février 842, à Strasbourg, Louis le Germanique et Charles le Chauve, fils de l'empereur carolingien Louis le Pieux, se prêtent serment d'assistance mutuelle contre leur frère aîné Lothaire.
D'après le chroniqueur Nithard, le premier s'exprime en roman, le second en tudesque pour être compris des soldats de l'autre camp. C'est le premier témoignage des langues européennes modernes, le français et l'allemand...
Le Breton Nominoë bat les Francs
Le chef breton Nominoë a reçu de Louis le Pieux, fils de Charlemagne, le titre de duc. Mais cela ne suffit pas à son ambition...
Il se soulève contre les Francs et, le 22 novembre 845, à Ballon, près de Redon, bat les troupes de Charles le Chauve, le fils de son bienfaiteur.
À sa mort, en 851, son fils Erispoé lui succède à la tête de la Bretagne et obtient de Charles le Chauve rien moins que le titre de roi ! La Bretagne devient indépendante de l'Hexagone pour près de sept siècles...
Le partage de la Lotharingie
Le 9 août 870, Louis le Germanique et Charles le Chauve, petits-fils de Charlemagne, se partagent le territoire de leur neveu Lothaire II, la Lotharingie, dont une petite partie sera plus tard appelée Lorraine...
Capitulaire de Quierzy et féodalité
Le 16 juin 877, le roi carolingien Charles le Chauve réunit à Quierzy-sur-Oise ses compagnons de combat. Il veut les emmener combattre en Italie et, en échange des services rendus, leur présente un capitulaire, autrement dit un texte réglementaire par lequel il garantit les droits de leurs fils sur leurs terres au cas où ils viendraient à mourir pendant l'expédition.
Ce capitulaire témoigne de la mise en place progressive d'une noblesse héréditaire destinée à suppléer aux défaillances du pouvoir impérial...
Les Vikings entament le siège de Paris
Très actifs durant le IXe siècle, les Vikings ont pris l’habitude de remonter les fleuves pour piller et rançonner les villes. Le 24 novembre 885, 700 bateaux et environ 30 000 guerriers danois et norvégiens se présentent ainsi devant l'île de la Cité, le coeur de Paris.
Le chef de l'expédition, un certain Siegfried, se voit refuser par l'évêque Gozlin (ou Josselin) le droit de remonter le fleuve. Il entame donc le siège de la ville, laquelle est énergiquement défendue par l'évêque et le comte Eudes pendant un an et demi.
Finalement, en mai 887, l'empereur Charles III le Gros accepte de payer aux Vikings un tribut de 700 livres d'argent et les autorise à piller la Bourgogne. Cette couardise vaut au piteux descendant de Charlemagne d'être déposé par les barons de Francie orientale (l'actuelle Allemagne) en novembre 887 à la Diète de Tibur. Et quand il meurt, le 13 janvier 888, c'est le comte de Paris Eudes que les barons de Francie occidentale (l'actuelle France) élisent à sa place.
Eudes, premier roi français
Le 29 février 888, Eudes, comte de Paris, est élu roi par ses pairs, les grands seigneurs de la Francie occidentale, consternés par l'incurie des derniers rois carolingiens. Eudes, aïeul d'Hugues Capet, prépare sans le savoir l'avènement d'une dynastie proprement française : les Capétiens...
Fondation de l'abbaye de Cluny
Le 11 septembre 910, le duc d'Aquitaine Guillaume 1er fonde l'abbaye de Cluny. L'ordre clunisien va très vite essaimer dans tout l'Occident. Ses abbés (Odon, Mayeul, Odilon, Hugues,...) vont remettre sur pied l'Église et préparer la réforme grégorienne...
Robert Ier sacré à Reims roi de Francie occidentale
Le 29 juin 922, à Reims, le comte de Paris Robert Ier est sacré (dico) roi de Francie occidentale par l'archevêque de Sens, Gautier. 35 ans plus tôt, l'archevêque avait de la même façon sacré son frère aîné, Eudes. L'un et l'autre ont été portés sur le trône par les barons du royaume en remplacement de l'héritier légitime de Charlemagne, jugé beaucoup trop faible pour faire front aux attaques vikings. Mais après la mort d'Eudes comme après celle de Robert, l'héritier carolingien finit par retrouver son trône... Il faudra attendre 65 ans pour qu'enfin les Carolingiens soient éliminés au profit du petit-fils de Robert, le comte de Paris Hugues Capet, et de sa descendance. Ainsi l'empire carolingien a-t-il accouché de la France (et de plusieurs autres États modernes)...
Mort du roi Robert Ier
Le roi Robert Ier, fils de Robert le Fort et frère cadet du roi Eudes Ier, est tué le 15 juin 923 à Soissons dans une bataille contre son rival carolingien Charles le Simple. Celui-ci est à son tour vaincu par le fils de Robert Ier, le futur Hugues le Grand. Attiré dans un traquenard par le comte Herbert de Vermandois, le Carolingien meurt en prison à Péronne le 7 octobre 929.Extinction du titre impérial créé par Charlemagne
Élu par ses pairs roi de Francie orientale (Allemagne) en 896, le margrave Arnoul de Carinthie use de son pouvoir pour se faire aussi couronner empereur d'Occident à Rome, à la manière de Charlemagne. À sa mort, trois ans plus tard, le titre impérial est repris par le roi de Provence, Louis III, petit-fils de l'empereur carolingien Louis II le Germanique.
Un rival, le marquis Bérenger de Frioul, dépose Louis III en 905 et, selon les moeurs de l'époque, le fait aveugler pour mieux l'écarter du pouvoir ! Il devient à son tour roi d'Italie et empereur. Mais il est assassiné par des Véronais en révolte, le 7 avril 924.
Personne ne se présente pour relever le titre impérial. C'est ainsi que disparaît dans l'indifférence la couronne inaugurée par Charlemagne. Il est vrai que celle-ci était très vite devenue un hochet sans pouvoir entre les mains des pitoyables successeurs du grand empereur.
Mort de Louis IV d'Outremer
Louis IV d'Outremer meurt d'une chute de cheval le 10 octobre 954, à 33 ans. Son fils Lothaire (13 ans) est sacré à Reims par l'archevêque Artaud le 12 novembre 954. Comme son père et Raoul de Bourgogne, il doit son trône au comte de Paris Hugues le Grand.Inauguration de la chapelle Saint-Michel du Puy
Le 18 juillet 962 est inaugurée au Puy-en-Velay la chapelle Saint-Michel. Cette chapelle a la particularité d'être construite sur une cheminée de volcan d'où elle domine la cité auvergnate. Sa construction a été entreprise par l'évêque du Puy, Gothescalk (ou Godelscalc). Cet évêque est le premier personnage important qui ait fait le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle. En souvenir de cet illustre «jacquet» (nom donné aux pèlerins de Compostelle), les cérémonies du millénaire de la consécration de la chapelle Saint-Michel, en 1962, ont été présidées par Monseigneur Quiroga y Palacio, archevêque de Compostelle.
Hugues Capet élu roi des Francs
Le 1er juillet 987, les grands seigneurs de Francie occidentale offrent la couronne royale au comte de Paris Hugues Capet (47 ans). Il est sacré deux jours plus tard dans la cathédrale de Noyon par l'évêque de Reims, Adalbéron, et devient roi sous le nom d'Hugues Ier.Sacre de Hugues Capet
Le 3 juillet 987, le comte de Paris Hugues Capet est sacré roi des Francs sous le nom de Hugues 1er à Reims, par l'évêque Adalbéron. Le premier, il fixe sa résidence à Paris.
Marié à une princesse carolingienne, Adélaïde de Poitou, il se présente en continuateur de la dynastie précédente mais pour assurer la survie de la sienne propre, il associe d'emblée son fils Robert (15 ans) au pouvoir et le fait sacrer dès le 25 décembre 987 à Orléans.
Hugues Capet neutralise Charles de Lorraine
Le 30 mars 991, Charles de Lorraine, oncle du dernier roi carolingien, est enfermé à Orléans avec sa famille par Hugues Capet, fraîchement élu sur le trône de Francie occidentale. Ayant neutralisé son principal rival, le roi peut asseoir son pouvoir. Sa dynastie perdurera pendant un millénaire.
Robert II le Pieux règne seul
Hugues 1er meurt le 24 octobre 996, à 56 ans, après 9 ans de règne. Il est enterré à Saint-Denis. Son fils Robert II le Pieux, fils d'Adelis (ou Adélaïde) d'Aquitaine, né à Orléans 26 ans plus tôt, lui succède sur le trône...Gerbert d'Aurillac devient Sylvestre II
Le 2 avril 999, Gerbert d'Aurillac devient pape sous le nom de Sylvestre II grâce à la protection de son élève et ami l'empereur Otton III.
La mort prématurée de l'empereur empêchera les deux hommes, l'un et l'autre idéalistes, d'instaurer un empire chrétien universel...