La guerre d'Algérie avec Herodote.net
 
 
 

« Toussaint rouge Â» en Algérie

Le 1er novembre 1954 marque le début de l'insurrection algérienne. Les indépendantistes du FLN (Front de Libération Nationale) d'Ahmed Ben Bella commettent de nombreux attentats causant une dizaine de victimes musulmanes aussi bien qu'européennes. Parmi celles-ci, un jeune instituteur européen, Guy Monnerot.

Surnommés « fellagha Â» (en arabe coupeurs de route ou bandits de grand chemin), les indépendantistes souffrent d'être encore très minoritaires et sans soutien consistant dans la population musulmane...

Émeutes à Philippeville

Le 20 août 1955, sous le prétexte du deuxième anniversaire de la déposition du roi du Maroc, les indépendantistes algériens du FLN organisent des émeutes violentes à Philippeville...

Réforme administrative de l'Algérie

Le 28 juin 1956, le gouvernement français remplace les trois départements créés en 1848 en Algérie (Alger, Oran, Constantine) et le département de Bône créé en 1955 par douze subdivisions, transformées l'année suivante en autant de départements. Les départements deviendront des wilayas dans l'Algérie indépendante.

La chasse française arraisonne l'avion des rebelles algériens

Le 22 octobre 1956, cinq chefs algériens du Front de Libération Nationale (FLN) prennent un vol de Rabat au Maroc à destination de Tunis, afin de participer à un sommet sur l'avenir du Maghreb organisé par le président tunisien Bourguiba. Il s'agit d'Ahmed Ben Bella, figure emblématique de la rébellion algérienne, d'Aït Ahmed, Lacheraf, Khider et Boudiaf.

Pour les services secrets français, il s'agit d'une occasion à ne pas laisser passer. Débordant les consignes de leur gouvernement, ils envoient des avions de chasse détourner l'avion sur un aéroport militaire. Très embarrassé par cet acte de piraterie, le gouvernement socialiste de Guy Mollet va devoir conserver les captifs en prison jusqu'aux accords d'Évian qui donneront l'indépendance à l'Algérie.

Cette arrestation entraîne un refroidissement des relations entre la France et les autres pays du Maghreb et déchaîne la colère des peuples arabes. À Meknès, au coeur des plateaux céréaliers du Maroc où sont établis de nombreux colons européens, des manifestants s'en prennent à ces derniers. Les morts se comptent bientôt par dizaines !... Les troupes françaises présentes sur place ont interdiction d'intervenir pour faire cesser la tuerie. Elles restent dans leurs casernes. Notons que le même comportement se renouvellera à Oran à l'issue de la guerre d'Algérie.

Début de la bataille d'Alger

Le 7 janvier 1957, le gouvernement français confie au général Jacques Massu les pleins pouvoirs de police sur le Grand Alger (800 000 habitants dont une moitié de musulmans) pour empêcher que se répètent des attentats aveugles comme ceux  du  Milk Bar et de la Cafétéria.

Assisté des colonels Marcel Bigeard, Roger Trinquier et Yves Godard, le général commande les 6 000 hommes de la dixième division parachutiste. Il a mission de mettre fin au terrorisme dans l'agglomération et va s'acquitter de sa tâche en ne reculant pas devant l'emploi de la torture, malgré les réticences du colonel Yves Godard et les protestations du général Jacques Pâris de la Bollardière ou encore du secrétaire de la police Paul Teitgen.

Alger se révolte

Le 13 mai 1958, les Algérois d'origine européenne, conduits par le leader étudiant Robert Lagaillarde, le journaliste Alain de Sérigny, le général Jacques Massu et l'agitateur Léon Delbecque, manifestent pour le maintien de la souveraineté de la France sur l'Algérie. Raoul Salan, qui commande les troupes en Algérie, lance un vibrant appel au général de Gaulle.

Pendant ce temps, à Paris, la IVe République est aux abois. Le président René Coty nomme à la présidence du Conseil Pierre Pflimlin en remplacement de Félix Gaillard...

De Gaulle : « Je vous ai compris Â»

Le 4 juin 1958, du balcon du Gouvernement Général d'Alger, le général de Gaulle lance à la foule : « Je vous ai compris. Je sais ce qui s'est passé ici. Je vois ce que vous avez voulu faire. Je vois que la route que vous avez ouverte en Algérie, c'est celle de la rénovation et de la fraternité. Eh bien ! de tout cela, je prends acte au nom de la France, et je déclare qu'à partir d'aujourd'hui, la France considère que dans toute l'Algérie, il n'y a qu'une seule catégorie d'habitants : il n'y a que des Français à part entière, des Français à part entière avec les mêmes droits et les mêmes devoirs... »

Ce cri va semer d'amères illusions chez les Français d'Algérie, ceux-là mêmes qui ont ramené de Gaulle au pouvoir le 13 mai 1958. Prenant leur souhait pour une réalité, dans son vibrant : « Je vous ai compris », ils veulent entendent : « Je partage vos convictions et vos attentes ». Mais l'expression prise au pied de la lettre ne veut rien dire d'autre que : « J'ai compris ce que vous souhaitez et j'en prends acte sans que cela m'engage à quoi que ce soit. » Le général laisse ainsi ses auditeurs croire à sa résolution de conserver l'Algérie à la France. Aujourd'hui, ces quatre mots : « Je vous ai compris », sont devenus pour beaucoup de Français le modèle du cynisme en politique.

Droit des Algériens à l'autodétermination

Le 16 septembre 1959, dans une déclaration télévisée, le général de Gaulle évoque pour la première fois le « droit des Algériens à l’autodétermination Â».

Procès du « réseau Jeanson Â»

Le 5 septembre 1960 s'ouvre à Paris, devant le tribunal des forces armées, le procès du « réseau Jeanson Â». Il s'agit de 6 Algériens et de 17 Français de métropole qui ont soutenu dans les deux dernières années le FLN (parti indépendantiste algérien).

La plupart ont collaboré à des actions de guerre ou de terrorisme. Ils ont été qualifiés de « porteurs de valises Â» par l'écrivain Jean-Paul Sartre, ami de leur principal représentant, Francis Jeanson.

Putsch d'Alger

Dans la nuit du 21 au 22 avril 1961, d'anciens généraux français tentent de soulever les militaires stationnés en Algérie et les Pieds-noirs dans un effort désespéré maintenir l'Algérie à l'intérieur de la République française. C'est le putsch d'Alger...

Nuit tragique à Paris

Le 17 octobre 1961, une manifestation des indépendantistes algériens se solde par un bain de sang...

Drame au métro Charonne (Paris)

Le 8 février 1962, à l'appel des syndicats et des partis de gauche, les Parisiens se rassemblent autour de la place de la Bastille pour dénoncer les attentats de l'OAS (Organisation de l'Armée Secrète). Une charge de la police s'achève dans les couloirs du métro. On comptera huit morts et des centaines de blessés...

Cessez-le-feu en Algérie

Le 19 mars 1962, à midi, un cessez-le-feu met fin à huit ans de guerre en Algérie. Le 8 avril précédent, un référendum a ratifié à plus de 90% la décision du général de Gaulle de donner l'indépendance à l'Algérie.

La veille, à Évian, le gouvernement français a cédé au GPRA (gouvernement provisoire de la république algérienne) ses pouvoirs sur l'Algérie et le Sahara... Les violences se poursuivent néanmoins après le cessez-le-feu et l'indépendance, effective le 3 juillet. Les Européens quittent le pays dans la confusion...

Fusillade de la rue d'Isly

Le 26 mars 1962, à Alger, des Européens se rendent en cortège vers le quartier de Bab el-Oued pour protester contre son bouclage par l'armée française qui soupçonne la présence d'activistes pieds-noirs.

Dans la rue d'Isly, un détachement de tirailleurs algériens de l'armée française, sous le commandement d'un jeune lieutenant kabyle, fait face aux manifestants. Épuisés et ne sachant plus trop à quel drapeau obéir, ils sont nerveux et prêts à en découdre...

Le massacre d'Oran

Indépendance de l'Algérie et Fête de l'Indépendance

Le 5 juillet 1962 est proclamée officiellement l'indépendance de l'Algérie (deux jours après son indépendance effective... et 132 ans après la prise d'Alger par le maréchal Bourmont). L'anniversaire de ce jour est devenu la Fête de l'Indépendance.

Le jour même de la proclamation de l'indépendance, les Européens encore présents à Oran sont victimes d'une hystérie collective. Beaucoup sont massacrés par la foule musulmane, cependant que les soldats français se tiennent l'arme au pied dans les casernes...

La guerre d'Algérie (1945-1962)
1954
1959
| 1 nov. 1954 : « Toussaint rouge Â» en Algérie
| 2 août 1955 : Émeutes à Philippeville
| 28 juin 1956 : Réforme administrative de l'Algérie
| 22 oct. 1956 : La chasse française arraisonne l'avion des rebelles algériens
| 7 jan. 1957 : Début de la bataille d'Alger
| 13 mai 1958 : Alger se révolte
| 4 juin 1958 : De Gaulle : « Je vous ai compris Â»
| 16 sep. 1959 : Droit des Algériens à l'autodétermination
| 5 sep. 1960 : Procès du « réseau Jeanson Â»
| 21 avr. 1961 : Putsch d'Alger
| 17 oct. 1961 : Nuit tragique à Paris
| 8 fév. 1962 : Drame au métro Charonne (Paris)
| 19 mars 1962 : Cessez-le-feu en Algérie
| 26 mars 1962 : Fusillade de la rue d'Isly
| 5 juil. 1962 : Le massacre d'Oran